L’un des premiers grands débats qui agitèrent l’anthropologie sociale fut celui qui opposa dans la seconde moitié du XIXe siècle les membres de deux sociétés savantes : ceux de l’Anthropological Society of London et ceux de l’Ethnological Society. Les « anthropologues » étaient polygénistes : pour eux les races humaines étaient autant d’espèces distinctes ; les « ethnologues » étaient eux monogénistes : les races humaines étaient les variétés inter-fécondes d’une seule espèce.
Le débat faisait rage *, les « anthropologues » avaient pris le parti des confédérés sécessionnistes dans la Guerre civile américaine, les « ethnologues » s’étaient rangés aux côtés des unionistes abolitionnistes. Le monogénisme l’emporta grâce à la victoire du modèle darwinien de l’évolution des espèces, renforcé ensuite par la génétique naissante. L’unité psychique du genre humain devint le mot d’ordre de l’anthropologie.
D’où la satisfaction d’un anthropologue devant la photo hier des finalistes féminines de l’US Open. À gauche sur la photo, Leylah de père Équatorien et de mère Philippine ; à droite sur la photo, Emma de mère Chinoise et de père Roumain.
* Voir ici Le dilettantisme comme art de vivre, un panorama de l’anthropologie britannique.
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