Je consulte le site de Paul JORION depuis plusieurs années et j’apprécie les interventions qui pour certaines sont de très haute tenue.
Mais, tout cela me paraît vain ou dérisoire par rapport à ce que je vis au quotidien.
Un simple exemple. Nous vivons à la campagne et possédons un grand terrain, un peu moins d’un hectare. Pendant le confinement mon fils, jeune doctorant, tout juste sorti d’une école d’ingénieur du top 5, s’est mis dans l’idée de faire un potager. Très bonne idée, lui avons-nous dit !
Au début de l’été, il voit dans le journal de la communauté de communes (belles photos sur papier glacé, il va sans dire …) un article sur le compostage et la possibilité d’acquérir un composteur à un tarif intéressant.
Ce serait bien d’en acheter un, nous dit-il. OK, pas de problème, commandes-en 2 même.
Ce matin, on nous a livré 2 composteurs en plastique, en kit ; et un très aimable employé les a assemblés tout en m’expliquant que tout ça était génial : développement durable, tri sélectif, réduction des déchets …
Mais les emballages étaient en plastique, le ruban de cintrage en plastique … et il y avait une douzaine de pièces en plastique qui ne servaient qu’à l’emballage et qui ont fini à la poubelle.
En outre nous avons un petit seau en plastique pour mettre sous l’évier et un touilloir en plastique pour aérer le compost toutes les 3 semaines.
Bilan : un quart de ma poubelle est rempli de déchets plastique après cette livraison !
Si on compte la fabrication de ces 2 composteurs et leur élimination en fin de vie, a-t-on contribué à la préservation de l’environnement ?
Tout cela est pathétique et me fait rire ou pleurer, suivant mon humeur du moment.
Chez ma grand-mère il y avait un tas de fumier délimité par un demi-cercle de pierres, le long d’un mur, à côté du poulailler et de la pompe-à-eau, enclos à fumier qui avait été « construit » en 1870 par ses grands-parents en même temps que la maison en torchis.
De 1870 à 1997, date de sa mort, 3 générations y ont jeté quotidiennement leurs épluchures et les reliefs des repas. Les poules allaient même y becqueter quelques vers.
Et tout ça sans plastique, sans composteurs, sans touilloir … pendant 130 ans !
Elle n’a jamais eu de voiture, n’a jamais pris l’avion et avait des toilettes sèches avant l’heure, que l’on vidait lorsqu’on bêchait le jardin (enfant je n’aimais pas beaucoup ça, … ça sent fort la m…. quand on la remue et qu’on l’épand).
Et son empreinte carbone, me direz-vous ? Je ne sais pas, elle se chauffait au bois et au charbon.
Vous comprendrez que toutes ces initiatives de bobos écolos, tous ces débats de l’université d’été d’EELV me font rire.
Eric Piolle ou Sandrine Rousseau sont-ils prêts à refaire – eux-mêmes, pas un esclave – ce genre de besogne ?
Un citoyen lambda, sans prétentions intellectuelles.
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