Bonjour Mr Jorion, cette série apocalyptique baptisée « veille de l’effondrement », a pour le moins le mérite de dévoiler vos convictions profondes pour qui sait entendre. Babylone tombe et vous semblez la dé-pleurer.
L’absence de dimension spirituelle (faisant défaut chez de nombreux penseurs contemporains), teinte cette série d’effroi. Les scénarii imaginés occultent une réinitialisation de nos manières de vivre, réduit à : croitre ou mourir, s’adapter tous ensemble ou crever.
À l’écoute de vos dernières pensées : Soit nous projetons la vie hors de la terre, soit nous bâtissons un surhomme sur la base de critères « scientifiques » pompeusement limités, soit nous laissons des artéfacts autonomes nous survivre, à l’image de la folie des hommes. Quid des autres scenarii ? Nada. La notion d’effondrement se voit assimiler à celle du chaos et sa filiation « survivaliste » est balayée d’un revers de manche, sans nuances. Cette adaptation majeure et instinctive, nous ramènerait à des groupes plus petits, plus singuliers, aux défis nombreux, dont l’un des premiers serait de ne pas répéter l’erreur de se voir aussi grand que le bœuf.
C’est bien là que le bas blesse, sommes-nous obligés de tendre vers un grand tout ? Cette Babylone, sanctuaire du genre humain unifié, érige sa grandeur comme une réussite indépassable, et séduit par les atouts de ses forces motrice que sont le progrès, la richesse, le pouvoir et ses petits jouissances. Est-ce la seule forme accomplie à toute organisation humaine? Sommes nous capables de renoncer à ces charmes et accepter de vivre autrement ici-bas ?
Je connais un sage qui me disait un jour : « le but de la vie est de s’essaimer dans l’espace au delà de notre îlot d’origine ». Lui progressiste, moi écologiste, je me suis permis de lui rappeler le Mythe de la genèse, où Noé en charge de sauver la vie de la catastrophe annoncée, prend soin de conserver un couple de chacune des espèces (sauf les licornes, quel dommage!). La nécessité de transmettre « la vie » et pas seulement celle des hommes !
Autre coup dur pour notre orgueil, nous avons déjà largement réduit les autres espèces ces dernières décennies, et cela ne cesse de s’accélérer. Qu’aurions nous à donner ou à transmettre, voir à essaimer ? Vous craignez la piraterie des hommes livrés à eux même dans un chaos sur terre, mais que serait l’humanité errante dans l’espace à la recherche d’îlots de survie ? J’y réponds sans détour : Des pirates de la pire espèces ! Des extra-terrestres !
Pire sur terre, les survivants pourraient en plus d’une adaptation aux éléments déchainés, avoir à combattre les glorieuses créatures produites par les regrettés nostalgiques du progrès.
Cette folie nous savons d’où elle s’origine : dans l’attachement aux vices et la peur de mourir.
Laisser un commentaire