(Prenant la place des Everly Brothers, Tom McCaskie et moi avons un jour chanté en chœur Ebony Eyes pour Sue Benson à qui le surnom « yeux d’ébène » allait comme un gant).
Un extrait de Mes vacances à Morro Bay (Fayard 2019) :
Et on fait comme ça de gaieté de cœur son deuil d’un million de choses « pour faire plaisir à ses parents ». Et ces deuils portent sur des choses essentielles pour vous, alors qu’il ne s’agit de la part des parents que de caprices fondés sur des expériences personnelles mal interprétées, voire de simples erreurs de jugement. Parce que les millions de petits deuils qu’on a faits, on n’en a même pas conscience. J’en donne un exemple, d’il y a quelques années, de l’époque de Brenda et de Laguna Beach. J’ouvre le journal et je lis « Concert des Everly Brothers à San Juan Capistrano ». Oh ! On ne peut pas rater ça ! Et nous allons effectivement les écouter et ils chantent dans cette salle plus saloon que salle de concert « Wake Up Little Suzy » et « Dream, Dream, Dream » et bien sûr ils ont soixante ans, mais la voix est là, le geste est précis et ils ont du ressort.
Et en sortant du Stage Coach, j’ai le sentiment d’une extraordinaire victoire sur le temps. J’ai dû à un moment de ma vie me dire quelque chose du genre : « Il est maintenant trop tard : tu n’assisteras plus jamais à un concert des Everly Brothers ». Non pas que ça me tarauderait outre mesure, mais il doit y avoir des millions de deuils minuscules comme celui-là, qui s’accumulent et qui – littéralement – vous tuent, et pour la plupart d’entre eux, il y a en réalité encore quelque chose à faire, il existe encore une parade. (Pages 119-120)
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