Un résumé de la communication que je présenterai.
Lorsque Max More décrit « le transhumanisme comme une classe de philosophies de la vie qui cherchent à poursuivre et à accélérer l’évolution de la vie intelligente au-delà de sa forme humaine actuelle et de ses limites humaines au moyen de la science et de la technologie, guidées par des principes et des valeurs favorisant la vie », un programme fort est là clairement défini.
Toutefois, si le transhumanisme peut apparaître comme un outil pour ce que l’on peut qualifier de plan A, à savoir prévenir l’extinction du genre humain sur la planète Terre, il fournit également une feuille de route pour des stratégies alternatives en cas d’échec du plan A, à savoir la colonisation de l’espace comme plan B et la transmission de l’héritage humain à des machines intelligentes comme plan C.
Le transhumanisme apparaît sous cet angle comme la stratégie adaptative ultime car il ne se contente pas de promouvoir des moyens de mettre en échec le risque d’extinction, mais il garantit également que deux projets parallèles soient en bonne voie et, c’est à souhaiter, sur le point d’aboutir, si le plan A devait finalement échouer.
Avec la notion de ruse de la Raison, Hegel a attiré l’attention sur cette caractéristique de l’humanité qui fait qu’elle peut parfois être totalement inconsciente de ce qu’elle est en train d’accomplir activement, une entreprise qui ne devient visible qu’avec le recul. Dans cette optique, le transhumanisme pourrait non seulement mobiliser les énergies en vue de la survie du genre humain sur Terre ou ailleurs, sous sa forme actuelle ou sous une forme augmentée, mais aussi mettre en œuvre en chemin – et peut-être avec davantage de succès – une étape entièrement neuve de l’évolution sous une forme plus robuste.
L’humanisme occidental a été ébranlé sur ses bases par la remise en cause du double message biblique de l’Homme créé à la ressemblance de Dieu et maître de toutes les créatures de l’univers. Alors que les Lumières ont rejeté la vision de l’Homme à l’image de Dieu, et que le posthumanisme a sapé l’image de Dieu comme maître de toutes les créatures, le transhumanisme emprunte une voie totalement différente, non seulement en réaffirmant avec force l’Homme comme maître de toutes les créatures, en redessinant leur forme et en modifiant leur constitution même, mais aussi en reformulant le concept de l’Homme à la ressemblance de Dieu en le remodelant sur une image beaucoup plus proche de celle d’un dieu doté de pouvoirs illimités.
Il existe bien sûr aujourd’hui une forte probabilité que le plan A soit condamné, et que le temps pour la mise en œuvre des plans B et C, s’avère insuffisant. Dans ce cas, l’Homme ne serait pas l’auteur d’une nouvelle étape de l’évolution, mais l’échec de l’une de ses tentatives les plus ambitieuses.
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