Le système immunitaire est pour moi une source d’émerveillement, de la même manière que le sont la création de l’ADN, la spécialisation des cellules souches, l’organisation communautaire d’un organisme vivant, la création de l’intelligence et de la conscience, …
C’est un système complexe de cellules de différents types, dispersées dans l’organisme, avec des mécanismes de communications entre-elles et avec leur environnement (les autres cellules du corps humains) élaborés, et ayant un fonctionnement que je qualifierais d’intelligent.
Je vais en faire une description simplifiée, peut-être même simpliste, avec des omissions.
Niveau 1 : système immunitaire inné.
C’est la deuxième barrière, la moins efficace, mais celle qui agit promptement (la première barrière est la peau, qui, non lésée, ne laisse rien passer).
Partout dans notre corps, et plus particulièrement au niveau des « portes d’entrée » que sont le nez, bouche, oreilles, yeux, … il y a plusieurs catégories de cellules guetteuses. Elles sont chargées de trier ce qu’il y a autour d’elles entre ce qui est « ami » (nos propres cellules, des bactéries utiles, …) de ce qui est « ennemi » (virus, bactéries non utiles, champignons, …). Lorsqu’un intrus arrive, elles vont, selon leur spécialisation :
– émettre un signal d’alarme (sous forme chimique) ;
– tenter de détruire l’ennemi ;
– tenter de le capturer pour le présenter au niveau 2 du système immunitaire.
Niveau 2 : système immunitaire adaptatif.
Cette troisième barrière est chargée de mettre en place le moyen de lutte le plus efficace possible contre un intrus donné. Ce système adaptatif va créer, pour chaque intrus, des cellules spécialisées chargées de lutter efficacement contre cet intrus.
Lorsqu’un intrus lui a été présenté par les cellules du système inné, il va
1) voir s’il n’a pas déjà précédemment trouvé une solution. Si oui, il produira les cellules chargées spécifiquement de lutter contre l’intrus.
2) chercher la meilleure technique de lutte possible. Une fois la solution trouvée (cela prend quelques jours), il va :
2.1) Mettre en production les cellules spécialisées chargées de la lutte contre cet intrus.
2.2) Mémoriser sa trouvaille, pour le cas où l’on se retrouverait au cas 1 ci-dessus dans un futur plus ou moins proche.
Vaccination.
Le rôle du vaccin est de simuler l’arrivée d’un virus dans l’organisme. Le système immunitaire inné va transmettre ce «virus simulé » au système adaptatif, qui va chercher la solution la plus efficace et la mémoriser. Du coup, lorsque le « vrai virus » arrive, le système immunitaire est prêt, et le virus n’a pas le temps nécessaire pour prendre le dessus.
Le vaccin sera d’autant plus efficace que «le virus simulé » ressemble au « vrai virus ». Si ce dernier mute par contre, le mutant risque de contourner plus ou moins la solution mise en place.
On le voit, le vaccin n’empêche pas le virus de s’introduire dans l’organisme ni même de s’introduire dans les cellules cibles pour s’y reproduire, mais créé un entraînement préalable du système immunitaire pour que celui-ci lutte plus rapidement et plus efficacement contre le virus.
Deux sous-systèmes.
Lorsqu’un virion se trouve dans l’organisme, il peut être :
– à l’intérieur d’une cellule cible, en train de détourner à son profit (pour sa reproduction) la machinerie interne de fabrication de protéines ;
– dans le milieu extra-cellulaire, à « la recherche » d’une cellule cible.
Le système immunitaire adaptatif va donc créer deux catégories d’armes :
– des lymphocytes T, qui vont être chargés de détruire les cellules cibles contaminées et les virions qui sont à l’intérieur (de toute manière, la cellule cible aurait fini par « mourir » d’épuisement (de ses ressources internes) en s’autodétruisant). C’est ce qu’on appelle le système immunitaire adaptatif cellulaire.
– des lymphocytes B, qui vont être chargés de fabriquer des anticorps bloquant le déplacement d’un virion dans le milieu extracellulaire, permettant à des cellules du système immunitaire inné de phagocyter cet agglomérat (d’un virion et de deux anticorps « agrippés » dessus). C’est le système immunitaire adaptatif humoral.
Les anticorps vont continuer à être fabriqués après la bataille, au cas où une nouvelle attaque arriverait. Cependant, une baisse de production sera mise en œuvre (car cela consomme des ressources) avec le temps si aucune autre attaque n’intervient (d’où la deuxième dose vaccinale quelques semaines après).
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