Le Monde, ce soir :
L’exécutif renonce à inscrire la « préservation de l’environnement » dans la Constitution et à le faire adopter par référendum
[…] Il s’agissait initialement d’inscrire à l’article premier, qui pose les principes fondateurs de la République (égalité, laïcité…), que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ».
[…] Or les deux chambres se sont livré une bataille de mots, qui aura débouché sur une impasse. Le Sénat a réécrit en mai le projet de loi constitutionnelle, s’opposant au terme « garantir » voulu par le chef de l’Etat, qui instituerait une « quasi-obligation de résultat ». La majorité à l’Assemblée a alors dit faire « un pas », en remplaçant en deuxième lecture le verbe « lutter » par le verbe « agir ».
Ils ont raison les sénateurs et sénatrices français : vouloir mentionner « la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique » dans la Constitution, faut être culotté ! Car il y a déjà des relents d’attitude anti-business dans le mot « préservation » ! Et mentionner « le dérèglement climatique », c’est grave en soi (car rien n’est prouvé n’est-ce pas ?). Mais avoir l’outrecuidance de vouloir « lutter » contre le dérèglement climatique, alors là ! Et admettons même que soient mentionnés dans la Constitution « la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique », pourquoi vouloir les « garantir » ? Ignorez-vous vraiment que le mot « garantir » laisse entendre une « quasi-obligation de résultat » ? Non seulement ce serait inscrit dans la Constitution, mais nous nous serions engagés d’une certaine manière à agir !
Messieurs-Dames du Sénat, qui avez voté contre une « quasi-obligation de résultat » dans la lutte contre l’extinction du genre humain, il est de coutume au spectacle affligeant d’une irresponsabilité aussi faramineuse que la vôtre, de recourir à des termes grandiloquents comme « l’Histoire vous jugera ! ». Je m’en abstiendrai car, par votre vote contre, vous avez apporté avec intrépidité votre pierre à ce que de l’Histoire humaine, il cesse d’y en avoir. Quant au paragraphe qui suit, il ne vous concerne pas, ignorez-le.
Vous qui êtes les enfants et les petits-enfants de ces Messieurs-Dames du Sénat qui ont voté contre une « quasi-obligation de résultat » dans la lutte contre l’extinction, c’est votre monde à vous que vos parents et vos grands-parents balaient d’un revers de main parce que sauver le genre humain témoignerait d’une attitude anti-business. Je m’adresse à vous, prenez un peu de votre temps, et allez leur dire ce que vous en pensez.
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