Je sais que certains d’entre vous ont « en tout ou partie » fait leur deuil, vous êtes plus sages que moi.
N’entre pas docilement dans cette douce nuit,
Le vieil âge doit gronder, tempêter, au déclin du jour,
Hurler, hurler à l’agonie de la lumière,
Si le sage sentant la fin sait que les ténèbres sont justes,
Car ses mots n’ont point forgé de foudre,
Il n’entre pas docilement dans cette douce nuit,
Hurle, hurle à l’agonie de la lumière.
Dylan Thomas (poème cité dans Interstellar, le film de Chris Nolan)
Climat : l’humanité proche de retombées climatiques cataclysmiques, alerte le Giec – La Libre
Ne regrettons pas à l’heure ultime de ne pas avoir été beaucoup beaucoup beaucoup plus offensifs dans notre engagement pour le climat : c’est pour la survie de l’humanité que nous nous battons, ni plus ni moins.
Parfois, je ne suis même pas sûr que les environnementalistes eux-mêmes comprennent que le corps humain et l’espèce humaine sont comme les autres vivants : susceptibles d’extinction face à une rupture climatique inédite dans leur histoire génétique. Et en tant que mammifères supérieurs tout en haut de la chaîne trophique mondiale, nous sommes beaucoup plus vulnérables que la plupart des espèces.
Avec cet article dont je vous partage la référence, il y a franchement lieu d’initier une carte blanche signée par 500 scientifiques et personnalités, une lettre ouverte adressée à tous les gouvernements et tous les citoyens et tous les rédac chefs (quid du traitement de l’urgence écologique par nos médias : nada), pour mettre chacun devant ses responsabilités. Et de mener des actions bien plus fortes. Moi je ne peux pas mais ma plume me démange. Mais je ne peux pas me taire en tant que citoyen, vous me connaissez.
Ceci devrait figurer en une de tous les journaux tant que ce n’est pas réglé. Les rédac chefs n’ont aucune excuse. Nous devrions être des centaines de millier dans les rues. Ce devrait être le dossier le plus urgent pour tous les politiques et les citoyens. La condamnation de la Belgique + cet article sur le futur rapport du GIEC : on n’a pas le temps d’attendre d’aller en appel ni la publi du rapport en 2022.
Ca fait depuis 2018 que la notion d’urgence écologique est martelée, jusqu’au plus haut niveau. Chaque année donne raison aux plus avant-gardistes. Mais regardez autour de vous : aucune mobilisation générale.
Tout citoyen lucide peut constater qu’on dort littéralement aux niveaux politique et citoyen en ce moment, la transition n’a même pas encore commencé concrètement.
Or le déni est total. La fissure est béante entre le principe de réalité et notre vie quotidienne. La souffrance psychologique de ceux qui ont la moindre once de lucidité et d’empathie pour les autres êtres humains et vivants est gigantesque.
C’est dramatique, absurde, nihiliste. Qu’on disparaisse, c’est notre sort individuel et même d’espèce. Mais pas sans combattre !
Je me demande tous les jours si ce que je fais là où je suis est digne de l’urgence, avec tout le respect pour des gens qui consacrent leur vie à la politique et à ses méandres. Mais ici on parle de notre vie à tous. Une situation extraordinaire nécessite des gens et des actes extraordinaires. La politique aussi doit se hisser à un niveau de jeu extraordinaire. Le réalisme habituel de « ceux qui savent manoeuvrer » devient ici, désolé, un nihilisme qui ne dit pas son nom, aggravé par l’orgueil et le déni.
Albert Camus : l’homme révolté : c’est la révolte face à la barbarie et l’absurde qui fonde notre humanité. Il n’y a pas d’excuse (et oui, on accable toujours la minorité active de Margaret Mead, vous cher.es amis, mais il n’y a qu’elle, si personne n’est responsable, c’est que nous le sommes, il n’y a personne d’autre).
Le silence est assourdissant depuis le début de la pandémie, il faut le crever ou nous allons crever.
Il faut pousser un grand cri de révolte maintenant (oui encore un, il ne faut cesser d’hurler tant que l’inertie demeure). C’est mon sentiment.
Tout seul on ne peut rien faire, ensemble, on peut essayer. Ca nécessite que chacun sorte de sa réserve et de son confort diplomatique : prenne des risques donc (encore ? oui encore ! encore plus ? oui encore plus ! En 1940, de jeunes gens de 18 ans volaient dans des Spitfire pour empêcher les nazis d’envahir le Royaume-Uni, certains mourraient).
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