Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais au bout de quatorze mois de haut- et de bas-confinement, je suis devenu expert en matière de mûrissement (ou faut-il dire « maturation » ?) et de dégradation des fruits et légumes. Les oranges et les artichauts ont l’air de solides gaillards ? Méfiez-vous : ce sont de faux durs !
Un ordre de consommation quasi-militaire me permet de ne devoir me réapprovisionner qu’une fois tous les 10 à 15 jours. Mais quand je fais mes courses, j’ai droit à une petite gâterie : les podcasts du New York Times auxquels me donne accès mon statut d’abonné.
Ce matin, j’ai ainsi pu m’informer sur l’état de la pandémie en Inde. C’est une triste histoire : une nation qui s’est cru un génie, qui a pensé il y a un peu moins d’un an qu’elle avait su maîtriser et vaincre le virus en un rien de temps et où les familles se disputent aujourd’hui sur le marché noir des bouteilles d’oxygène qui s’arrachent à prix d’or, où les malades meurent dans les ambulances faisant une interminable queue devant des hôpitaux incapables d’absorber le flux, où des procédures de crémation faites pour un défunt traitent désormais des lots entiers de trente cadavres.
Les podcasts du New York Times débutent invariablement par un échange de propos joviaux entre l’hôte et le journaliste invité. Que se disaient-ils ce matin ? Qu’ils avaient bien de la chance d’appartenir à une nation qui avait su maîtriser et vaincre le virus. Je n’invente rien : comme des Indiens en juin 2020.
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