Je note la volonté exprimée par Xavier Bertrand de « baisser de moitié les impôts de production pour améliorer la compétitivité de la France ». Ce qui appelle au moins deux remarques :
1. Payer moins d’impôts, qui serait contre sur le principe ? Seulement voilà, les maths sont une discipline implacable : sauf à vouloir faire du déficit – ce que Bertrand refuse – ou à augmenter d’autres impôts – ça n’a pas l’air d’être son idée non plus – il va bien falloir tailler dans les dépenses. Monsieur Bertrand veut « des efforts sur la dépense publique », ce qui est une jolie formule, mais pour trouver 33 milliards d’ « efforts » parmi des charges au budget général de l’Etat qui se montaient à 344 milliards pour 2020 voté avant covid (voir page 5), soit une réduction de quasi 10%… il va falloir en réduire de l’Education, de la Santé, de la Défense, de la Recherche, de la Justice etc.
J’aimerais bien entendre monsieur Bertrand sur les moyens précis par lesquels il compte réduire de 10% les dépenses de l’Etat. Qui veut quelque chose en veut les conséquences… à moins que monsieur Bertrand préfère se taire sur le sujet ?
2. Le reaganisme c’était il y a quarante ans, Xavier ! Quoi qu’on pense de la chose sur le fond, elle pouvait au moins être défendue à l’époque avec l’argument « C’est quelque chose de nouveau à essayer ». Mais maintenant ? Alors que l’échec de la politique de l’offre est patent en Amérique comme en Europe – voir l’effet sur les inégalités, voir la désindustrialisation que pourtant Monsieur Bertrand se propose de combattre – alors qu’on en revient déjà à grande vitesse à Washington, alors que les Républicains encore adeptes des politiques à la Reagan ne sont plus que les dinosaures de leur parti ?
Citoyen français dépité, et au prix d’un écart de langage que je vous demande de me pardonner, je m’interroge : finalement quelle est la plus c…ne en France, la gauche, la droite, l’extrême-droite ou l’extrême-gauche ? Car enfin il y a compétition, et la course est fort disputée !
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