Notre culture déiste majoritairement chrétienne et pour certains, musulmane, est la cause du biais de pensée faisant obstacle à une véritable gestion de la pandémie. Notre disposition d’esprit est d’attendre le miracle : médicament-miracle ou immunité-miracle. Peut-être pas indéfiniment mais, la preuve est faite, au moins un certain nombre d’années. Notre erreur est là.
Et ce miracle, on nous l’annonce invariablement pour demain. Après la potion miracle marseillaise, sa forme la plus récente est le vaccin miracle. Oui, le vaccin va limiter la propagation un certain temps et calmer le jeu probablement pour la durée de l’été. Mais le miracle demeurera un mirage car certains variants apparaissent et, bénéficiant d’une sélection positive, prospèrent. Nous nous retrouverons plus que probablement sur la case zéro à la venue de l’automne ou de l’hiver, attendant que de nouvelles générations du vaccin nous protègent des variants nouvellement apparus. Par ailleurs, et de manière générale, un vaccin produit une immunité sensiblement de la même durée que celle que la maladie elle-même assure, soit 8 à 9 mois seulement.
Il n’est donc pas exclu que, vienne septembre ou octobre, certaines personnes vaccinées puissent retomber malade « à la stupéfaction générale » : la première campagne de vaccination se sera pas même terminée qu’il faudra en lancer une seconde.
Une telle course-poursuite entre vaccins et variants durera plusieurs années, de l’ordre de 4 à 5 ans sans doute, le temps nécessaire à ce que soit mis au point un vaccin plus généraliste et un traitement satisfaisant pour contrer la maladie elle-même et non pas seulement comme aujourd’hui, maîtriser certains de ses symptômes, stade que l’on n’a encore su atteindre qu’au bout d’un an de pandémie.
Notre culture déiste, dans l’attente de solutions sous la forme du miracle, aura donc constitué un handicap sérieux pour résoudre le problème auquel nous faisons face et il nous faudra encore plusieurs années avant que nous finissions par admettre que seule une stratégie zéro-Covid est susceptible de venir à bout de la pandémie, doublée dans le meilleur des cas d’un vaccin généraliste. Pendant ces 1, 2, 3 années nous persisterons à nier que nous avons tort et que nous nous enferrons dans l’erreur. À l’arrivée, nous aurons été laissés sur place par les cultures où l’on compte davantage sur ses propres forces que sur le miracle : médicament-miracle ou immunité-miracle.
Laisser un commentaire