Je vous ai déjà longuement parlé de la manière bizarroïde dont les États-Unis classent leur population en sous-populations, les « Anglos » étant qualifiés de « Caucasiens », une référence lointaine au fait que dans les dernières années du XVIIIe siècle, Blumenbach, l’inventeur du mot « ethnologie », considérait que le fleuron pour les « Blancs » de sa collection de crânes était celui d’une femme caucasienne, ou qu’un Iranien ou une Iranienne ne sera pas considéré comme « Asiatique », le terme étant réservé aux Extrêmes-orientaux, chacune de ces dénominations dissimulant maladroitement un épisode particulièrement peu reluisant de l’histoire de la nation. Je vous ai aussi expliqué comment se redistribuait la catégorie « Hispanics », en référence cette fois à une langue, l’espagnol :
Cette population-là donc, partant du chiffre de 12,5 % d’Hispaniques aux États-Unis, se partage en 47,9 % de « Blancs » et 42,2 % d’Amérindiens à proprement parler, lesquels sont appelés dans les recensements américains, « Some other » : quelque chose d’autre !
Que faire dans ce cadre-là d’un article du New York Times qui nous explique qu’en novembre dernier Trump a grignoté le vote des Hispaniques, sachant que la catégorie renvoie aussi bien aux descendants Blancs des « barons » d’origine espagnole exilés en Floride suite à la révolution de Fidel Castro, que des Amérindiens venus à pied du Guatemala ou du Honduras, les parias qualifiés de « quelque chose d’autre » ?
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