Premièrement, nous utilisons certes de nouvelles technologies mais nous ne les concevons plus et ne les fabriquons plus. En Europe nous sommes incapables de concevoir ou de fabriquer un micro-processeur pour un smartphone ou une tablette ou un ordinateur, ni d’assembler ces derniers, et quand cela reste le cas ce n’est vraiment plus qu’à la marge.
Deuxièmement, les anciennes technologies du XXe siècle sont toujours celles sur lesquelles nous misons en confondant la fin et les moyens. Pour la voiture et l’avion nous croyons que d’en fabriquer est une fin, alors que cela n’est qu’un moyen pour être en relation avec les autres, mais avec l’arrivée massive de la visio-conférence cette fin est beaucoup moins pertinente. De plus, le tourisme de masse était lié au fait que les vols étaient principalement financés par les clients professionnels hors vacances qui payaient plein pot leur trajet et rentabilisaient les trains et les avions, et si ceux-ci disparaissent, il n’y aura plus d’avions ou de trains disponibles ou rentables pour les périodes dans l’année de vacances à bas coût. On voit la déroute financière dans laquelle est entrainée la SNCF après avoir parié sur la rentabilité des clients professionnels en excluant une partie de ses clients historiques moins riches au profit (sic) du bus.
L’immobilité est sans aucun doute l’avenir de la mobilité, d’autant que l’on s’aperçoit que les substitutions énergétiques sont souvent toutes aussi polluantes sur la durée de vie complète de ces moyens de transport, qu’il s’agisse de l’électricité ou de l’hydrogène.
Par ailleurs, nous avons abandonné la fabrication des biens matériels à l’Asie principalement et nous nous apercevons que si le besoin se fait sentir de l’un ou l’autre produit, comme les masques FFP-2, nous ne sommes plus capables de maîtriser à nouveau la technologie nécessaire. La triste réalité est que nous n’arrivons plus aujourd’hui qu’à fabriquer des ersatz de moins bonne qualité des produits que nous étions nous-mêmes capables de fabriquer hier, et que nous nous retrouvons dans la position que nous avons tant raillée, de Chinois « capables seulement d’imiter ».
Nous avons été un pays en développement puis un pays développé et nous sommes passés à l’étape ultime de pays « post-développé », aspirant au retour du « comme avant », dans une sorte de « Zemmourisation » collective du pays tout entier, parce que nous n’avons pas vu que nous faisions marche-arrière pendant que d’autres, eux, continuaient d’avancer.
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