Il s’agit d’une femme de 33 ans sans antécédent, contractant une pneumopathie par Covid-19 au 6ème mois de sa grossesse, hospitalisée en réanimation depuis quinze jours. Quelques jours après son hospitalisation les signes de souffrance du fœtus, son enfant, obligent l’équipe à pratiquer une césarienne pour le sauver. Grand prématuré, il sera hospitalisé lui-même dans un service spécialisé de réanimation néonatale.
Je découvre le scanner de cette jeune femme ce lundi au milieu d’une vacation hospitalière d’imagerie où se succèdent les cas programmés et les urgences. Depuis un an en arrivant devant les consoles, le fil des examens est parsemé de THORAX DE DEPISTAGE COVID LOW DOSE. Ce sont souvent des images impressionnantes, des poumons ayant perdu leur hypodensité aérique normale, des images en toile d’araignée, des opacités diffuses, confluentes, des poumons pris massivement par l’infection.
Là les poumons sont blancs presque complètement… ça veut dire que l’oxygène ne passe plus… les heures ou les jours de cette jeune femme sont probablement comptés.
Toute l’équipe a compris la gravité extrême de la situation. Devant ces images, et là dans le couloir à côté du lit appareillé où est couchée la patiente qui va remonter dans le service, c’est de nouveau une tristesse absolue, un constat d’impuissance. Une patiente est sur le point de mourir, une vie anéantie, une famille détruite.
L’équipe en a pourtant vu d’autres depuis un an…
Un an… ça commence à faire long.
Et alors me passe dans la tête tout ce que j’ai lu ou entendu dans la presse, la télévision avec des débats journalistiques à n’en plus finir, des déclarations politiques successives, les interrogations permanentes : « Que faire ? »
Et ceci : depuis le début de l’épidémie moins de 50 décès au Vietnam et en Nouvelle Zélande, moins de 1 000 en Australie, moins de 5 000 en Chine.
Et cette déclaration : on demande aux Français de tenir encore 4 à 6 semaines !!!
Combien de temps elle va tenir cette jeune femme, combien de temps ils ont tenu tous ces patients en réanimation qui ne sont plus ?
On m’a rapporté qu’un de mes confrères, hospitalisé au début de l’épidémie l’année dernière et qui est mort rapidement, a dit alors qu’il était encore conscient : « Je veux vivre, je veux me battre pour vivre ».
Qu’est-ce qu’on peut dire une fois qu’on est en réanimation, intubé, sédaté ? Est-ce qu’on peut encore à dire à sa femme, à ses enfants, à sa famille : « Je vous aime, je veux être avec vous, je veux vous serrer dans mes bras, j’ai encore tant de choses à vous dire et à faire avec vous ? »
Est-ce qu’on peut dire aux soignants : « Faites tout ce que vous pouvez pour me sauver, pour sauver tous les patients du service ? » Comment peut-on leur dire merci ?
Est-ce qu’on peut dire aux politiques : « Allez vous faire f… avec votre couvre-feu, vos atermoiements, je confine, je confine pas… ? »
C’est quoi cette solution franco-française ? Stop à cette politique à la petite semaine, à cette navigation à vue morbide.
La politique actuelle en France tue, elle tue ! Elle est criminelle !
Tapons du poing sur la table, secouons les politiques.
Hommes et femmes politiques : « STOP ! Travaillez ensemble, prenez des décisions fermes, appliquez les méthodes qui marchent, faites preuve d’humilité et prenez exemple sur d’autres, communiquez de façon intelligente, faites tout pour accompagner la solidarité nécessaire entre nous et avec les autres pays, arrachez-nous de cette pandémie ! »
Si vous ne le faites pas maintenant nous vous demanderons des comptes, de répondre de vos graves erreurs.
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