Je serai vendredi sur le plateau d’Arrêt sur images, pour une émission sur les petits investisseurs qui chahutent le marché boursier américain. L’autre invité sera Alexandre Delaigue *.
Évoquer l’affaire GameStop et sa perception médiatique, les mécanismes de fixation de valeur des actions dans ce contexte, le poids à la fois encore faible mais potentiellement grandissant des petits porteurs dans le contexte des réseaux sociaux, des plateformes sans frais de courtage et de la très forte croissance des fonds d’investissement passifs, les risques qu’ils prennent (ou pas) en s’enivrant de leur force supposée, entre autres sujets
* Alexandre Delaigue a longtemps été l’animateur du blog Éconoclaste.
Delaigue est apparu en deux occasions sur mon propre blog, la première est un message qu’il m’adresse, la seconde est une réponse apportée à Delaigue par un commentateur nommé « Gabriel » à des propos qu’il venait de tenir sur mon livre La crise du capitalisme américain publié en janvier 2007. Je vous rappelle que le 25 octobre 2007, on était encore à 11 mois de l’effondrement qui viendrait à la mi-septembre 2008.
Le jeudi 25 octobre 2007 à 21:56, par Gabriel
Concernant Jorion, vous avez tort de le sous-estimer ainsi au motif que le bonhomme est « anthropologue » et « psychanalyste » – toutes disciplines dont il n’est nullement question dans son livre. D’abord parce qu’on apprend beaucoup sur l’immobilier américain. Ensuite parce que le diagnostic sonne juste : il a effectivement prédit une partie de la crise, non pas par des raisonnements anthropologiques ou psychanalytiques, mais par des raisonnements économiques plutôt standards (je ne connais par grand monde qui l’ait fait en partant correctement du marché du crédit hypothécaire). Tout ne se vaut pas, il ne faut pas y chercher de révolution théorique, nul approfondissement des modèles d’équilibre général à générations imbriquées, mais pour les lecteurs (non spécialistes) qui veulent comprendre « de l’intérieur » la crise financière, c’est une bonne lecture. Vous me répondrez qu’il s’agit une crisounette (cf votre post sur les écocomparateurs), et que le livre n’a donc aucun intérêt. J’étais plutôt d’accord avec vous au début. Maintenant, aux USA en tout cas, on commence à douter sérieusement. Il est de plus en plus probable que les Etats-Unis entrent en récession à la fin de l’année (c’est semble-t-il ce que la FED anticipe). L’impact des subprimes sera étalé, le gros restant à venir. Hier Merrill Lynch a annoncé une perte de 2,2 milliards de dollars au dernier trimestre ; la situation est pire que prévue dans l’industrie financière, et il ne faut pas faire comme si ça n’allait avoir aucune conséquence sur les autres secteurs. Alors si jamais cette crise passe à la postérité, pourquoi pas le bouquin de Jorion ? Je n’ai rien lu de mieux sur la question.
« Crisounette », utilisé en octobre 2007, pour caractériser la crise des subprimes ? Ce mot « crisounette » vous rappelle-t-il d’autres évaluations malencontreuses dans l’actualité récente ?
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