J’ai remis en ligne tout à l’heure la vidéo de mon passage à France Info le 5 juin 2009. J’en ai extrait le passage où je dis : « Ne dites pas du mal de la Chine : la Chine nous sauvera tous dans dix ans. C’est grâce à la Chine qu’on sortira de cette crise, alors soyez gentils vis-à-vis de la Chine, il ne faut pas la critiquer : c’est l’avenir du monde. »
Je ne craignais donc pas à l’époque d’émettre de nouvelles prophéties.
Nous sommes dix ans plus tard, même onze, et vous avez peut-être vu ça, il y a dix jours exactement, se tenait un colloque intitulé « Crises et nouveaux prophètes ».
Le propos était assez général mais une session s’appelait : Retour sur expérience : « S’être trompé » et « Avoir eu raison » en 2008. De récents propos me font croire qu’ils ont perdu la vidéo, ce qui serait bien dommage. Quoi qu’il en soit, les quatre « prophètes » qu’ils avaient invités n’étaient pas très satisfaits de cet intitulé et, sans nous concerter, nous l’avions laissé entendre dans le titre de notre communication : Steve Keen avait appelé la sienne, « Prévoir la Grande Crise Financière : pas une prophétie mais enlever les œillères », Ann Pettifor évoquait « Tailler un diamant : comment un regard ‘innocent’ et l’analyse de long terme, en profondeur et incisive d’un problème débouche sur un pouvoir de prédiction », j’avais appelé la mienne, « Les 100 obstacles à sauter pour une prévision correcte ». Marc Faber, de manière moins polémique, s’affirmait « Contrarian », à contre-courant.
Nous nous élevions donc contre un label attribuant à nos prévisions une qualité « mystique » et laissant entendre du coup que la question ne se résumait pas platement au fait que nous avions produit une analyse des faits correcte alors que tous les pontes, tous les médaillés, toutes les autorités supposées en matière d’économie, n’avaient rien vu venir et s’étaient royalement plantés.
Le problème se repose de la même manière aujourd’hui quand les méthodes de la prétendue « science » économique s’avèrent incapables de pronostiquer clairement le krach boursier devenu inévitable en raison de la dépression économique qu’est en train de générer la pandémie de la Covid-19.
(à suivre…)
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