En avalisant une demande de protection des policiers pour eux-mêmes, et en adoptant sans plus la solution proposée par eux qui est de masquer la réalité physique par un floutage, le gouvernement et le parlement n’ont pas joué leur rôle qui aurait du être de réflexion dans la formulation d’une loi, ouvrant par ailleurs une boite de Pandore en faisant du travestissement, voire même de la négation de la réalité le nouveau fondement de la loi, autorisant de fait la production de Fake News de par la loi.
Lorsqu’on assiste à des violences policières, qui sont de fait celles de certains policiers seulement, il y a l’histoire qui vous est montrée et qui le plus souvent est la toute fin de l’histoire, alors que son début, que vous ne saurez jamais, est le refus d’obtempérer. Une fois celui-là intervenu, quelle est la procédure exacte à suivre ? Ce qui se produit le plus souvent est l’escalade dans une série de maladresses au minimum et d’exactions au pire. Comment faut-il faire pour que le réflexe redevienne pour la personne interpelée d’obtempérer, si tant est que les policiers aient cessé de pouvoir l’obtenir ? L’interpellé requiert d’eux le plus souvent une justification mais il est inimaginable de désigner un juge à chaque interpellation surtout quand la sécurité de tous demande une intervention immédiate.
Lorsqu’il est question de délit de faciès, il faut là aussi resituer le contexte. Dans l’espace public, certains vaquent à leur occupations : travail, achats, etc., alors que pour d’autres, leur présence dans l’espace public ne correspond pas à une activité facilement interprétable, si ce n’est le fait de flâner ou de musarder, ce qui fait d’eux a priori les personnes les plus susceptibles d’être contrôlées, et cela simplement en raison de leur comportement, indépendamment de toute autre caractéristique, telle que le vêtement, la couleur de le peau ou toute autre particularité physique.
Enfin, les policiers le disent, pour beaucoup de gens contrôlés, des délits sont effectivement constatés. Or on ne construira pas davantage de prisons : la gauche et l’extrême gauche jugent le fait d’enfermer les gens inadéquat et inefficace, tandis que la droite ou l’extrême-droite s’y opposent en raison du coût.
Comment faire pour maintenir l’ordre si la police se trouve d’emblée privée des moyens de le faire, les moyens légaux lui ayant été retirés et les manières de procéder enfermées dans un tissu de contradictions, si bien que la bavure devient l’aboutissement quasi automatique d’une interpellation ?
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