Notre méthodologue @TDelclite a expérimenté la visualisation du sociologue @coulmont. Nous vous présentons une nouvelle façon de mettre en exergue les pics de mortalité de ces derniers mois, par rapport aux années précédentes (2001-2019) pic.twitter.com/x4kI5o10Rc
— Statbel (@Statbel_fr) December 4, 2020
Nikademus :
Vous me direz, mais il me semble assez clair avec cette visualisation que la mortalité s’affole dès les années 2010 pour rentrer dans une résonance chaotique, qui finit par « sauter » en 2020. Comme remarqué déjà ici.
Je n’arrive pas à me faire à l’explication, « on meurt plus parce qu’on vit plus vieux »… On n’aurait pas de tels sauts si on avait affaire à une simple évolution démographique. À moins qu’on n’essaie en fait de dire qu’on meurt plus parce que le monde est de plus en plus invivable.
Timiota :
Nous sommes devenus plus inégalitaires, plus âgés, et tenus vivants par des traitements qui n’existaient pas
(chirurgies minimalement invasives).
Au lieu d’être fauchés « régulièrement » sur tout le haut de la pyramide des âges par nos faiblesses « molles » (à mort lente : alcool, tabac),
Nous sommes poussés vers le haut, puis fauchés par les fluctuations auxquelles nous sommes plus sensibles aux grands âges (baisse immunité, toute la tuyauterie qui marche près du minimum légal et donc sans marge…).
Je verrais au total la conjonction des trois choses : la démographie (pyramide + haute) , le côté « hydroponique » des gens qui sont en haut (aidés à passer les étapes par apports de nutriments sur mesure, hors un écosystème compétitif/nutritif), et déjà un peu l’accroissement des fluctuations, via celui des inégalités, des crises économiques (les film de Ken Loach et tous les Daniel Blake) et climatiques (nos morts de canicules).
La pandémie actuelle a tout pour être emblématique, (pangolins etc. vrais ou pas si vrais, ce n’est pas l’important), mais il ne serait pas injustifié de dire que dans un monde simplement très interconnecté mais écologiquement correct, elle aurait déjà eu une bonne probabilité de se produire. Un peu plus finement, on pourra la mettre en perspective avec les fièvres virales (et pas que virales) diverses : Dengue, Ebola, etc.
Encore plus systémiquement, une des causes de fragilités (des minorités en particulier) est l’obésité, qui est une « épidémie » au sens où on a rompu l’équilibre de la flore intestinale de l’enfant et qu’elle ne se restabilise jamais sur « la bonne », c’est à peu près l’état avéré de la connaissance il me semble.
C’est bien compliqué car la dynamique des flores est un vaste sujet, on commence seulement à comprendre comment les bactéries intestinales et les phages vivent leur vie suivant l’évangile de Lotka-Volterra [P.J. : modèle proies/prédateurs] : les premières se multiplient dans les cellules intestinales ad hoc à l’abri des seconds, mais se font décimer au profit de ces derniers quand elles sont abondantes dans la « lumière intestinale », l’intérieur du tuyau.
L’aspect topologique du métabolisme animal (un tuyau, une bouche, une excrétion en bout) et sa contrepartie biologique entretiennent forcément des relations qu’on commence seulement à comprendre.
Il est donc possible que les « fluctuations » soient aussi celles liées à l’aplatissement de cette complexité sur des limites trop fragiles, peu résilientes, que nos béquilles hydroponiques (dans mon image ci-dessus) compensent. Depuis le feu pour la cuisson et la chaleur, il y a sans doute là un grand changement des conditions aux limites de la démographie humaine du moins hors famine et épidémie (merci arkao de nous rappeler que ce sont elles les grandes faucheuses, plus que les guerres, ce qui fait qu’on n’avait pas non plus d’autres exemples de signaux/bruits/fluctuations jusqu’il y a peu, sauf à remonter au pré-néolithique carrément).
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