Comment en arrive-t-on à imaginer au XXIe siècle que la réponse à un problème de société majeur puisse être aussi grotesque que le déni de réalité consistant à flouter des visages sur des photos ou des vidéos ?
La seule explication envisageable est un refus délibéré de poser le problème dans les termes qui sont les siens. À savoir que
- La norme est devenue que le citoyen lambda refuse d’obtempérer car il met en doute la légitimité de l’ordre d’obtempérer, le considérant (en contexte ou par principe) comme arbitraire parce que fondé non par sur les faits mais motivé par le préjugé,
- Les forces de l’ordre 1° ont cessé de respecter la proportionnalité de la réponse à l’infraction constatée, 2° sont en effet souvent motivées dans leurs décisions seulement par le préjugé.
La solution nécessite que le citoyen lambda cesse de considérer le refus d’obtempérer comme la réponse par défaut. Mais cela ne sera possible que si l’injonction d’obtempérer cesse d’apparaître arbitraire parce que motivée par le préjugé.
En attendant, le législateur devrait lui aussi s’efforcer d’atteindre l’âge adulte en prenant conscience que si la solution d’un problème de société majeur semble être de flouter des visages sur des photos ou des vidéos, c’est que ce problème n’a pas encore été posé dans les termes qui lui conviennent, à savoir susceptibles de déboucher sur une solution.
Laisser un commentaire