S’agissant de la loi « Sécurité globale », il est utile de détailler son contenu. Le résumé ici est utile.
Le point le plus controversé est l’article 24, qui réprime « le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un agent de la police nationale ou de la gendarmerie nationale autre que son numéro d’identification individuel lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police »
1) Ce qui est clair est que cet article n’interdit absolument pas la diffusion des images d’une intervention de police, pourvu que les visages et autres éléments d’identification des fonctionnaires de police « autres que (leur) numéro d’identification » soient floutés. Rien n’empêchera donc à l’avenir des journalistes de publier des vidéos de potentiels dérapages lors d’interventions. Flouter un visage sur une vidéo est d’ailleurs techniquement simple
2) Il n’est même pas clair que cet article rende obligatoire le floutage du visage des policiers et gendarmes, puisque ce qui est interdit est la diffusion « dans le but qu’il soit porté atteinte à (leur) intégrité physique ou psychique ». La chose sera à l’appréciation du juge.
La motivation de cet article est assez claire, ce sont les assez nombreux cas de policiers ciblés hors service par des criminels. Il s’agit de protéger les fonctionnaires de police et les gendarmes.
Quelques exemples :
– « Seine-Saint-Denis. Un policier hors service roué de coups après une altercation avec un motard »
– Sans oublier naturellement le meurtre d’un couple de policiers à Magnanville en 2016 par un djihadiste. Voir d’ailleurs cet intéressant article de l’époque sur la difficulté de protéger l’anonymat des policiers, et cependant l’intérêt majeur à le faire
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