J’ai reçu tout à l’heure ce courrier excédé. J’ai proposé à son auteur de le publier. Il en a été d’accord.
Je suis médecin, je vois les gens et leur peur, leur panique et la conséquence directe des confinement puis de la panique entretenue et des NPIs politiques.
Un mot à propos des actions politiques et des (NPIs = « Non Pharmacological Intervention ») imposées il est curieux par exemple que le dernier confinement soit décidé juste à l’apex des courbes (30 octobre en France pour un pic le 2 novembre de l’aveu (2 semaines après) de la DGS) idem en Belgique. Bref on confine sciemment à marée descendante faut-il croire que l’injonction du druide fasse descendre les vagues ?
Les autres maladies sont en retard, et de beaucoup. Dans ma spécialité cela se paye en boiterie, douleurs et autres handicaps moteurs fonctionnels, rarement mortels, la phrase type est « Je reviendrai quand tout ça sera fini docteur, pouvez vous me mailer une ordonnance pour les douleurs tout de même ? »
Mais mes confrères et consoeurs me disent tout le temps « On n’a jamais vu autant de… » cancers, d’aussi grosses tumeurs, autant de métastases, de décompensations de toutes sortes , d’infarctus akynétiques (qui attendront la greffe).
On est clairement en train de lâcher la proie pour l’ombre, on sacrifie les cancers du sein de femmes encore jeunes et les coeurs d’hommes actifs mais stressés pour sauver de grands vieillards : ne peut-on plus mourir de vieillesse ?
Est-ce le dernier sursaut décisionnel des baby boomers qui viennent de lâcher leur surreprésentation parlementaire qui avait débuté sous Mitterrand ?
Car le choix est fait, mais tacite, de tout sacrifier – en tout cas toute la santé – à ce problème. Que sont les interventions non urgentes à reporter, quand on parle de chirurgie on parle soit de chances de guérison (de tumeurs) soit d’arrêt de souffrance, on pense comme chez ikéa, qu’on peut différer les commandes, arrêter le flux des malades sans autre conséquence que la patience du client.
Le choix a été fait de miser toute la santé sur l’hôpital en laissant de côté la « médecine de ville », en retirant aux médecins leurs patients (« N’allez pas chez le médecin, appelez le 15 ») puis le droit de prescrire, comme si la seule vérité était l’État. On voit le résultat : on est plus mort à Paris (et dans les hôpitaux universitaires de l’APHP) et en Île de France qu’en province, toutes choses étant égales par ailleurs.
On en est toujours a discuter d’un premier article sur l’usage de l’HCQ alors qu’il y en a 220 environ aujourd’hui dont une bonne partie va dans le sens de sa prescription (pas tous).
Les gens sont sidérés, hébétés, ils perdent le sens commun. Pas plus tard qu’il y a 2 semaines, un mari s’offusquait à grand bruit dans ma salle d’attente que personne ne soit là (ma secrétaire ayant refusé) pour torcher son épouse ! Je n’ai jamais vu autant de comportements bizarres ! Les statistiques routières sont aussi là pour nous le montrer les grands excès de vitesses sont en montée exponentielle, les accidents aussi, mais les compagnies d’assurance dont la Maif envoient des courrier aux experts leur demandant d’assister les clients dans la lecture et le remplissage des formulaires : même les instits et profs ne savent plus lire.
Voila, la période est curieuse nous sommes dans un choc de Noami Klein en direct.
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