Ma contribution à l’expansion de la radicalité.
Il faudra bien accepter un jour de prendre les choses par le bon bout et se résoudre à oublier ‘’un monde indigne ‘’. Le capitalisme est la cause première, entre autres ignominies, de la ruine de notre environnement, du dérèglement climatique, de l’effondrement du vivant, du pillage des ressources, de l’empoisonnement de l’eau, de l’air et des sols, de la production ininterrompue de déchets et de la misère galopante. De la misère.
Alors ne rien faire ? Et attendre au bord de nos tombes, que la camarde fauche en ricanant, parmi les sept milliards et demi encore vivants, ceux qui pourraient encore l’être ?
Nous, les êtres humains, ne sommes pas ainsi. Nous avons, je veux le croire, gagné en sagesse et nous prétendons que, ‘’prendre les choses par le bon bout‘’ consisterait, toutes affaires cessantes, pour 99 % de l’humanité à remettre l’économie et la finance à leur place, au service de la vie et des humains, dans le respect absolu de la planète, de ses ressources et de ses capacités à se régénérer.
Nous avons permis que de nombreux habitants de notre pays occupent des ‘’niches‘’ professionnelles exposées à la faillite dont ils espèrent tirer une grande part de leurs revenus ou bien dépendent de secteurs économiques instables en raison des approvisionnements et des organisations des entreprises. À l’autre extrémité du spectre, nous avons admis qu’une infime partie de la population détourne à son profit la plus grande part des richesses produites aux dépens du plus grand nombre et au risque de détruire nos territoires.
Se demander s’il pourrait y avoir un monde d’après la crise sanitaire est sans intérêt car il s’agit plutôt de nous persuader, toutes affaires cessantes, de la nécessité d’un monde d’après l’effondrement en cours du capitalisme. Le retour à un ‘’monde immonde‘’ n’est pas et ne sera jamais une option. Il vaudrait mieux dès à présent croire à cette évidence pour tracer un nouveau cadre de réflexion et d’action. De recherche et de réparation.
Cela exige d’édicter démocratiquement de nouvelles règles collectives et contraignantes qui permettront l’émergence de nouveaux rapports économiques avec les autres. Cela signifie que ce monde neuf soit entièrement tourné vers le vivant ; un monde où l’on reconnaîtra que chacun, sans exception, pourra revendiquer une juste place et faire valoir son droit d’y vivre pleinement ; un monde qui ne sera pas un champ de bataille où s’affrontent les milliardaires et prospère 1 % de l’humanité ; un monde dans lequel l’imagination collective aidera à trouver un passage vers la sérénité ; un monde dans lequel chacun aura le droit d’exister et de recevoir tous les moyens nécessaires pour participer aux échanges, sans s’endetter ni endetter les générations à venir. Un monde où l’on répondra à cette seule question : comment, dans un système qui en aura terminé avec le capitalisme, organiser des sociétés dans lesquelles aider les gens à vivre sera l’unique et ardente obligation ?
Pour illustrer, imaginons une communauté de cent personnes, sous une menace quelconque – conflit armé, pandémie, pénurie alimentaire etc. – dans l’obligation de réparer des pans entiers de son environnement et de repenser son organisation. Elle commencera sans aucun doute par identifier les besoins vitaux de chacun de ses membres. Elle poursuivra sa réflexion en dressant la liste de ses atouts. Aptitudes et compétences des humains et ressources naturelles. Etc. Tous se forgeront alors la conviction simple que chacun peut occuper une place et participer à la satisfaction de l’ensemble des besoins. Que chacun recevra de quoi vivre. Et que ne pourront prétendre jouer un rôle ceux qui pensent pouvoir ‘’gagner leur vie‘’ en apportant des capitaux. Il faudra bien apporter des réponses sans cette facilité. Des liens se tisseront et de nouveaux aménagements verront le jour. Et cela sera vrai pour 1000 ou pour 10 000 personnes. Si nous pensons que rien de tout cela n’est possible, c’est que la vie en société elle-même n’est pas possible et pire, que la vie des hommes n’a pas de sens. Au contraire, si nous pensons que c’est ainsi que nous devons pratiquer, alors nous disposerons d’assez de sagesse pour penser une nouvelle voie et proposer un nouveau cadre.
D’ores et déjà, proclamons une Déclaration du Droit de l’Humanité dont l’article unique prétendrait que :
« Chaque être humain naît avec le droit imprescriptible et inaliénable de vivre dans la paix et le bien-être parmi ses semblables qui auront l’obligation d’y veiller. »
Rien ne sera interdit afin que chacun ait le droit de vivre. Par contre, ses semblables, à ses côtés, devront y pourvoir et s’organiser pour qu’il en soit ainsi. Le moment est venu d’autoriser, dans la transparence et la probité tout ce qui serait de nature à permettre à chaque être humain de vivre sobrement dans la satisfaction de ses besoins.
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