Selon le ministre de la santé espagnole Salvador Illa « les villes comptant plus de 500 cas pour 100 000 habitants devraient être fermées ». Il parlait de la situation à Madrid, où ce chiffre dépasse 720. Et il s’agit du taux d’incidence mesuré sur une semaine glissante.
Paris en est donc à 252 pour 100 000 habitants. Faisons un tantinet de prospective (très) grossière, basée sur la progression nationale de l’épidémie, plus précisément le nombre de cas quotidiens de contamination détectés en France, moyenné sur 7 jours. C’est la moyenne glissante qu’il faut considérer en effet, de façon à lisser les variations chaotiques d’un jour sur l’autre. Nous pouvons remarquer que ce nombre moyen a doublé en 24 jours, de 6 011 au 4 septembre à 12 083 le 28 septembre.
Où allons-nous à partir de là ? Eh bien, ***SI*** les mesures annoncées à ce jour suffisent à « casser » la dynamique de la seconde vague, tout ceci devrait diminuer doucement, et la situation rester « désagréable mais la vie continuer presque comme à l’accoutumé ». Si ces mesures suffisent… c’est-à-dire si le virus est impressionné par la fermeture des bars et restaurants à 22 heures, alors même que les mesures de sécurité dans les écoles et les universités sont relâchées. Bref, si le virus est très impressionnable. On aimerait y croire, mais…
Si d’un autre côté la progression du virus n’est qu’à peine ralentie par les mesures à Paris – à Aix et Marseille c’est un peu plus sérieux il est vrai – alors il n’est pas déraisonnable d’imaginer un nouveau doublement du taux d’incidence parisien en trois ou quatre semaines. Ce qui l’amènerait au-dessus du seuil de 500 défini par le ministre de la santé espagnol pour justifier le confinement d’une ville. Quelque part dans la deuxième quinzaine d’octobre donc.
Que déciderait alors le gouvernement français ? Il ne serait pas obligé de suivre la règle de Salvador Illa naturellement. Il est même assez possible qu’il continue à tortiller encore quelque temps plutôt que de prendre des décisions désagréables mais fortes plus tôt (diminuant d’autant les dégâts humains comme économiques). Rappelons que lors des tiraillements entre président et premier ministre ce printemps, il semble bien que c’est Philippe qui voulait agir davantage tandis que Macron était plus tenté par la temporisation. Rappelons encore que le premier ministre n’est plus Edouard Philippe, mais Jean Béni-Oui-Oui… pardon, je veux dire Jean Castex, toutes mes excuses pour avoir remplacé son nom par sa principale qualification pour le poste !
Mais en définitive, même après quelques tortillements de plus, si le virus ne se laisse pas impressionner par la fermeture des bars à 22 heures, il faudra bien placer Paris en confinement. Et probablement pas bien après la deuxième quinzaine d’octobre… parce que ça criera trop du côté des médecins, urgentistes et autres épidémiologistes pour que le « Château » reste sourd bien longtemps.
Bon, une petite conséquence pratique pour les parents d’enfant scolarisé à Paris : leur recommander de saluer bien sincèrement leurs camarades et leurs professeurs avant le début des vacances de la Toussaint le 17 octobre. Parce qu’ils ne les reverront pas de sitôt… ou alors seulement en télé-enseignement.
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