Je viens de lire un article du Los Angeles Times intitulé « Intense heat wave breaks numerous records, fuels dangerous fires across California » : une chaleur intense fait sauter de nombreux records, alimente de dangereux incendies en Californie.
J’ai diffusé l’article sur Facebook et Twitter, avec la remarque
La Californie à la dérive. Pas sur le plan politique mais environnemental. J’ai vécu là 12 ans, je connais le problème de près.
J’ai vécu en particulier trois ans à Pasadena, une banlieue nord de Los Angeles, et à Eagle Rock, un quartier de Los Angeles à proprement parler, jouxtant Pasadena. Pasadena et Eagle Rock sont au pied des montagnes de San Gabriel. Les touristes à LA qui se contentent de Hollywood ou de Malibu ignorent le plus souvent que Los Angeles est au pied d’une chaîne de montagnes. Il faut qu’une journée d’hiver soit particulièrement froide pour qu’on se demande « Tiens ! C’est quoi cette ligne blanche là au Nord, à l’horizon ? » C’est la neige couvrant les San Gabriel Mountains. Hier à Pasadena, il n’y avait pas de neige sur le ridge, leur crête : il y faisait pour la première fois de mémoire humaine, 45,6°.
La Californie méridionale est depuis toujours sans doute sur la ligne de crête de la catastrophe environnementale : si la côte de San Diego à Ventura (au Nord de Malibu) n’était pas jusqu’à récemment un désert, c’était grâce à l’arrosage que permettait le pompage massif des flots de la rivière Colorado naissante, très loin au Nord.
Tout cela approche de sa fin : depuis une dizaine d’années les incendies ont cessé d’être des feux de broussaille pour devenir des feux de forêt remontant inexorablement sur la carte.
J’ai connu, de 1997 à 2009, la Californie aimable, vivable. À chaque mois qui passe elle cesse petit à petit de l’être.
La photo en haut, c’est Big Sur, lieu californien mythique de la nature et de la littérature (Henry Miller, Jack Kerouac), photo prise par moi en 2007, illustration de mon billet à l’époque, intitulé Madame la Terre dans sa robe de gala.
P.S. Suis-je amoureux de la Californie ? Oui. Continuerai-je de l’être même si elle meurt (comme aujourd’hui) ? Oui, bien sûr.
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