J’ai rencontré David Graeber une seule fois, lors d’un colloque à Paris en 2011 intitulé Anthropologie de la crise du capitalisme contemporain.
Jonathan Friedman, une connaissance alors déjà de longue date, ne m’en voudra pas de dire qu’il avait ramé pour réunir quatre intervenants, dont l’un a parlé de tout autre chose. Les anthropologues de la finance se comptaient sur les doigts d’une seule main et … difficilement.
Le décès de David Graeber avant-hier est triste, il est mort à 59 ans, il aurait pu vivre bien davantage. J’ignore comme la plupart des gens la raison de son décès mais la façon dont il dit dans une vidéo, quelques jours avant que nous n’apprenions sa mort, qu’il est patraque mais que ça s’arrange, est particulièrement déchirante.
Sur son action politique, Occupy Wall Street en particulier, mais tout le reste en général, je ne peux dire qu’une seule chose : « Bravo David Graeber, et l’humanité reconnaissante vous dit merci ! »
Sur ce qu’il a dit des bullshit jobs et la manière dont il l’a dit, je n’ai jamais été très enthousiaste : dans le cadre d’un État-Providence, d’un État de bien-être, il est bon, il est excellent, et pour tout dire, c’est la moindre des choses, qu’il y ait de l’emploi pour les gens pour qui l’école et les choses qu’on y apprend, ça n’a jamais été leur truc. Je ne pense pas qu’il soit judicieux de remettre en question la bienveillance et la générosité du corps social dans ses très rares manifestations.
Sur ce que Graeber a dit, et dont il affirmait que c’était de l’anthropologie, que l’économie ça vient de la dette, que le troc c’est du pipeau, etc. si vous m’avez un peu lu, vous savez que je n’en crois pas une ligne. Mais bon, ce n’est pas le jour d’en parler.
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