Deux portraits de Trump en monstre. Le terme de « monstre » est celui qu’utilise Mary Lea Trump pour caractériser son oncle. Ce sera le second portrait dans une série de deux.
Le premier est extrait d’un livre paru en novembre 2019, intitulé A Warning (New York Boston : Twelve), une mise en garde, et signé « Anonymous », du même auteur anonyme que celui d’une fameuse tribune libre parue dans le New York Times le 5 septembre 2018, dont le titre était « I am part of the Resistance Inside the Trump Administration », j’appartiens à la résistance au sein de l’administration Trump.
J’avais aussitôt publié un billet, « Qui est le fier combattant de l’ombre ? » pour affirmer que l’anonyme en question n’était autre que Rod Rosenstein, N°2 du ministère de la Justice. La raison en était simple : le contenu et le ton de la tribune étaient identiques à ceux d’une allocution prononcée par Rosenstein quelques semaines auparavant, le 19 juillet, au Colorado lors d’un colloque consacré à la sécurité intérieure : l’Aspen Security Forum.
Anonymous a promis de révéler son identité avant l’élection présidentielle du 3 novembre car il a encore des choses importantes à dire. Qu’Anonymous n’est autre que Rod Rosenstein ajouterait déjà en soi du poids aux idées défendues dans son livre, dont je vous fournis ici deux extraits relatifs aux élections à l’automne :
… Trump est indifférent aux raisons pour lesquelles un président ne devrait pas abuser de son pouvoir en vue d’un gain personnel. Lorsqu’on le met en garde quant au caractère approprié ou non ou à la légalité de ses propositions, il s’agite aussitôt – au point de s’être débarrassé d’un grand nombre des personnalités de haut rang ayant tenté de le protéger contre lui-même. Plus inquiétant encore, s’il devait être réélu, il se convaincrait qu’il n’a jamais été aussi libre de faire prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt national (p. 240).
Curieusement, un souci plus sérieux pour notre république est ce qui se passerait is Trump était écarté de son poste – par l’impeachment, la destitution, ou une défaite dans les urnes de faible ampleur – et qu’il refuse de partir. Au début de son mandat, je voyais un homme encore subjugué par la fait d’être assis dans le Bureau Ovale, incarnant avec difficulté le rôle de président. Aucune de ses conversations ne décollait de l’élection de 2016 et comment celle-ci lui avait presque été « dérobée ». Au fond de lui-même se trouvait cette inquiétude qui le rongeait qu’il n’était peut-être pas à sa place. C’était l’une des raisons pourquoi peu osaient soulever la question de l’indéniable ingérence russe ayant eu pour but de favoriser son élection. Mais il s’habitua rapidement aux pièges du pouvoir, la capacité, par la simple pression d’un bouton, de faire apparaître un domestique ou un Diet Coke, de faire miroiter à des visiteurs la majesté du Bureau Ovale, de beugler des ordres en s’attendant à ce qu’ils soient suivis. Trump se délecte du cocon qu’il a construit. Il ne se retirera ni avec grâce – ni aisément. C’est la raison pour laquelle il suggère que des « coups » sont fomentés ou que la « guerre civile » se profile à l’horizon. Il prépare déjà le narratif pour sa base – un scénario qui pourrait très mal tourner (pp. 242-243).
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