Dans l’entre-soi du milieu, il est assez peu question d’art, mais beaucoup d’argent (même si les acteurs sont cultivés et fins connaisseurs). Quelques anecdotes.
1-La vente des tableaux de maître : le royaume du blanchiment, du mensonge et du trucage !
Il y a une vingtaine d’années, un galeriste européen propriétaire de toiles de Picasso m’expliquait qu’il allait faire un certificat d’authenticité pour une toile de Monet dont la provenance était la spoliation menée par les Nazis.
Pour tel autre maître, les expertises étaient signées par un certain Y dont toute la profession savait qu’il certifiait des faux.
Le port franc de Genève abrite bien des trésors achetés avec un argent douteux. De riches Français achetaient ainsi des dessins de maîtres et les expédiaient en Suisse dans un pli affranchi au tarif lettre ordinaire pour tromper la douane !
2-Sur l’art contemporain : un excellent terrain de spéculation
Les exemples abondent : début des années 90, Charles Saatchi et son achat d’œuvres d’artistes issus d’écoles d’art (exposition « Young British artists »). Bernard Arnault et François Pinault seront des imitateurs.
Jeff Koons était un trader, quant à ses aptitudes artistiques personnelles…
Damien Hirst a vendu lui-même ses toiles aux enchères en 2008.
Claude Rutault vend des lots de toiles blanches. Le nombre de toiles du lot diminue avec l’envolée des enchères. Claude Rutault est représenté par la galerie d’Emmanuel Perrotin que l’on voit souvent photographié avec la famille Arnault.
Takachi Murakami, autre artiste de la Galerie Perrotin, vient quant à lui d’annoncer sa faillite (actualités de juillet 2020).
Le conseil, formulé en commentaire du billet « Marché de l’art, l’ersatz mais néanmoins hors de prix », de voir si possible le documentaire « Un marchand, des artistes et des collectionneurs » est excellent. Les Nahon y sont naïvement authentiques et le « marché » de l’art s’y expose sans filtre.
Une dernière histoire vécue par ma compagne et moi-même. À la table d’un café dans un aéroport étranger, nous discutions de l’achat d’une toile de ma compagne avec un couple de galeristes français. Au fur et à mesure de la conversation nous avons vu l’homme sortir de sa poche de grosses coupures pour obtenir un accord sur le prix
du tableau… !
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