Quand, au début de la crise du coronavirus, Trump refusa que les passagers d’un paquebot de croisière infecté ne débarquent, « parce qu’ils viendraient s’ajouter au nombre de cas recensés », ce n’était pas – comme certains l’ont supposé alors – parce qu’il imaginait qu’un cas non-comptabilisé n’existait pas, c’était plus banalement « parce qu’on aurait l’air d’imbéciles ! ».
De même, quand il a affirmé ces jours-ci qu’il encourageait à ce que l’on fasse moins de dépistages parce que « Eh ! Devinez quoi ? Quand on dépiste davantage on trouve davantage de cas ! », et que sa secrétaire de presse avait déclaré alors qu’« il s’agissait bien entendu d’une boutade », et qu’il était revenu à la charge en disant : « Non, non, je suis sérieux ! », ce n’était pas non plus parce qu’il imaginerait qu’un cas non-comptabilisé n’existe pas, c’était là aussi plus banalement « parce qu’on aurait l’air d’imbéciles ! ».
Pourquoi cette obsession chez Trump de « ne pas passer pour un imbécile » ? Parce que ses camarades d’enfance et d’adolescence l’ont abondamment rapporté : il a toujours passé pour un imbécile. Et la raison n’en était pas un manque d’intelligence flagrant mais sa détermination – qu’il continue de manifester aujourd’hui – à ne jamais reconnaître s’être trompé, aussi insignifiant que soit l’enjeu (le nom exact d’un sportif, par exemple) et aussi grotesque que soit son entêtement.
Malheureusement pour nous, un nombre significatif d’autres individus également bornés ont pu constater que cela ne l’avait pas empêché de devenir Président des États-Unis, voire même avait été un atout dans son accession au poste, et en ont fait leur héros – juste retour des choses à leurs yeux sur les prétentieux qui deviennent fameux sans autre mérite que d’avoir vu juste, et de reconnaître leurs torts les rares fois où ils se trompent.
Laisser un commentaire