J’ai complété par une vidéo. Ouvert aux commentaires.
20 associations publient un Plan de sortie de crise, un programme fait de 34 mesures.
Comment le gouvernement va-t-il accueillir cela ? Par un haussement d’épaules. Ce qui pourrait signaler bien entendu la méchanceté du gouvernement. L’ennui, c’est que tout gouvernement, de gauche, écolo, aussi bien que de droite l’accueillerait par un haussement d’épaules.
Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un « inventaire à la Prévert » auquel il ne manque que le raton-laveur à la fin : doubles-emplois, incohérence, rien qui remette en cause le cadre lui-même. Autrement dit : sparadraps, papier adhésif, punaises et autres bouts de ficelle.
Pourquoi cette indigence ? Parce qu’elle est celle, immémoriale, des pauvres et des opprimés : ne pas savoir ce qu’on ne sait pas, et surtout, ne pas savoir qu’on ne sait pas. Alors qu’en face (ceux qui hausseront les épaules, et ne liront pas même la liste jusqu’au bout), on se trompe peut-être sur les objectifs (ou on a même peut-être l’objectif ultralibéral qu’il n’y ait pas d’objectifs), mais on a au moins quelques notions sur la manière dont on gère un État et gouverne une nation, et on sait que d’une telle liste, il n’y a rien à tirer.
Qu’aurait-il fallu faire à la place ? Proposer une mesure qui fasse une vraie différence. La liste est longue mais, allez, la première qui me vient à l’esprit : « Redéfinir la valeur ajoutée ».
Redéfinir la valeur ajoutée (base du calcul de la TVA), ce qui obligera à redéfinir la valeur : qu’on sorte de sa définition ce qui n’en a pas, qu’on mette un signe « – » devant ce qui a une valeur en réalité négative (la destruction du monde), et qu’on y rentre ce qui a de la valeur et qui n’apparaît pas jusqu’ici (les gens, la nature autour de nous).
Comme je le dis : « la première chose qui me vient à l’esprit », mais qui ferait une vraie différence : qui ferait que les calculs de PIB (qu’il faudra faire, pour connaître la « croissance ») ne diraient pas qu’on est dans une récession, voire dans une dépression, mais qu’on a permis au contraire à la nature de souffler, voire de se reconstituer un peu, et que nous sortirons (nous et la biodiversité) de cette pandémie plus riches et pas plus pauvres.
P.S. :
– Oui mais ça devrait se faire au niveau européen !
– On va bien décider aujourd’hui de distribuer 534 milliards au niveau européen, alors pourquoi pas redéfinir la « valeur ajoutée » ?
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