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Je ne vous apprends rien si je vous dis qu’être la victime d’une injustice provoque en vous un sentiment de dégoût, de froide colère et de profonde tristesse.
Ce que j’ignorais, c’est que découvrir que vous avez été victime d’une injustice il y a plus de trente ans provoque en vous le même sentiment.
Voici ce dont il s’agit.
J’avais été surpris de découvrir en lisant récemment un article, des réflexions peu courantes mais qui m’étaient pourtant très familières.
Quand je les ai rapportées dans une conversation avec l’auteur de cet article, j’ai été surpris une seconde fois, en l’entendant attribuer ces réflexions au professeur X*** dont il avait suivi l’enseignement. Or il se fait qu’elles se trouvaient dans un rapport que j’avais rédigé à la demande du professeur X*** dans les années 1980.
L’histoire ne s’arrête pas là : quand j’ai déposé mon rapport, le professeur X*** – en infraction d’ailleurs avec les termes du contrat – a refusé de le publier. Depuis, j’ai considéré ce travail comme inédit.
Un ami commun du professeur X*** et de moi-même, lui a demandé peu de temps plus tard la raison de son refus et il lui aurait été dit en substance que mon rapport était trop médiocre pour mériter publication : je n’aurais pas même compris un très fameux principe, alors que le but même de ma démonstration était de prouver que ce très fameux principe n’était pas d’application dans ce que j’avais pu observer et qu’un autre mécanisme en rendait compte, mécanisme dont j’expliquais alors le fonctionnement.
J’en avais tiré la conclusion que le professeur X*** n’avait pas compris ce que j’avais écrit et j’entretenais depuis une idée peu flatteuse de ses capacités. La découverte aujourd’hui que la teneur de mon rapport faisait cependant partie de son enseignement me fait penser qu’il était en réalité beaucoup plus malin que je ne l’imaginais.
Ce type de comportement est hélas courant : des professeurs recyclent les travaux inédits de leurs étudiants dans leurs propres publications, des personnes liées à des revues, à qui des projets d’articles sont soumis, les rejettent et publient ensuite sous leur nom des idées très voisines.
J’ignore ce que l’on peut faire, mais la découverte aujourd’hui d’avoir été autrefois la victime de ces pratiques de flibustiers m’encourage à mettre la question sur la table et à lancer le débat : il en sortira peut-être quelque chose de positif.
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