« Comment sauver le genre humain » au temps du Coronavirus ? le 26 avril 2020 – Retranscription

Retranscription de « Comment sauver le genre humain » au temps du Coronavirus ? le 26 avril 2020.

Bonjour, nous sommes le dimanche 26 avril 2020 et je dois faire un petit exercice qui s’appellera : « Comment sauver le genre humain » au temps du Coronavirus ? Et la petite astuce, c’est que les premiers mots « Comment sauver le genre humain » sont entre guillemets parce qu’il s’agit du titre du livre que j’ai écrit avec Vincent Burnand-Galpin et qui fait partie de ces ouvrages maudits qui sont sortis en période de confinement, c’est-à-dire que vous n’avez toujours pas l’occasion de l’acheter [si, si : ce n’est plus vrai]. Vous pouvez l’acheter probablement sous forme numérique, quelque part. Il y a eu quelques exemplaires chez Amazon que les gens ont rapidement achetés. On était encore à l’époque du flux tendu. Et voilà, donc, il n’est pas vraiment disponible [si, si : ce n’est plus vrai]. Si, il est dans des caisses chez des libraires, dans leur cave ou bien déjà sur les rayons, prêts à être vendus.

Ce n’est pas pour ça que je vous en parle. Ce qui m’intéresse, je voudrais m’intéresser à l’actualité de ce livre. C’est une actualité tout à fait virtuelle [non, non : ce n’est plus vrai] mais la question que je me posais ce matin, c’est : « Est-ce que ce qu’on a dit tient bien dans la tourmente ? C’est-à-dire est-ce qu’il y aura déjà des raisons de modifier ce qui est écrit dans le bouquin ou bien non ? »

L’idée générale, c’était donc d’appeler à une mobilisation en faveur de l’environnement pour essayer de contrer le réchauffement climatique et des méthodes sont proposées, des analyses, voilà, de situations similaires, de ce qu’on a pu faire dans le passé, sont analysées, en particulier des économies de guerre, des exemples de planification, de nationalisations. Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Et l’ouvrage propose aussi des solutions, des solutions que je propose moi déjà depuis un certain nombre d’années comme inscrire l’Etat-providence dans la Constitution, inverser la logique des moyens et des fins : revenir à une logique des fins. Se donner des buts, et puis essayer de trouver les moyens financiers de le faire. Plutôt que de regarder avec des yeux ronds les moyens financiers, minimiser les coûts et regarder à l’arrivée ce qu’on a pu obtenir en disant : « En fait, c’était ça qu’on voulait ! » Non !

Alors, le livre, voilà, je l’ai : « Comment sauver le genre humain ». Et je vais un peu le feuilleter devant vous, regarder un peu ce qu’on disait. Alors, on commence par dire pourquoi il y a urgence, pourquoi il faudrait faire des choses, parce que, effectivement, nous sommes une espèce qui a dépassé la capacité de charge de son environnement. On utilise souvent l’expression d’empreinte maintenant : « Quelle est l’empreinte de notre espèce ? ». La notion classique en biologie de capacité de charge convient tout à fait : une espèce ne doit pas enfreindre les contraintes qu’impose son environnement à sa survie.

Voilà : il ne faut pas tomber dans la famine, il ne faut pas détruire des choses de manière irréversible si on en a encore besoin et ainsi de suite. Donc, problème d’abord tout à fait général. Nous signalons au départ un début de prise de conscience, ce qu’on appelle les marchés et ça, on peut dire qu’on a vu les deux jusqu’ici. On a vu des milieux d’affaires disant : « On comprend que rien ne sera plus comme avant » et puis on a vu au contraire des choses de l’ordre, en France, des déclarations du Medef disant : « Ne vous inquiétez pas, ce sera comme avant, et en fait, ce sera pire parce que, une fois de plus, on vous fera payer, vous, à l’arrivée, pour ce qui s’est passé !»

C’est maladroit. Mais le problème, c’est que ces gens se fichent de savoir si c’est maladroit ou non : ils sont tellement sûrs que le rapport de force sera resté le même qu’ils pensent sans doute qu’ils peuvent continuer à dire ça. C’est un peu maladroit de le dire au moment où on est en plein dans la mouise, de dire : « Ah, vous trouvez que ça va pas bien ? Vous allez voir, vous allez encore morfler davantage ! » Ça, c’est quand même mettre entre parenthèses entièrement le coup de chaud des Gilets jaunes. C’est dire : « En plus, on s’en fout ! » C’est très maladroit.

On a le sentiment qu’au niveau des dirigeants, on est conscient de la maladresse de ce genre de choses. Mais, en même temps, on voit des mesures qui sont déjà prises, qui sont, au niveau de l’Europe, de demander à BlackRock de s’occuper, de prendre… on délègue, on va déléguer à BlackRock, la plus grande firme de gestion de fonds, qui n’a pas un palmarès particulièrement reluisant quant à discriminer entre ce qui est du durable et pas du durable et ainsi de suite.

Et là, on pourrait dire que les marchés eux-mêmes sont en train de trouver, de découvrir les limites de ce qu’ils font et de ce qu’ils sont, comme cette question de stockage de pétrole qui a conduit à des prix négatifs pour le baril il y a une semaine à peu près. Pourquoi ? Parce qu’il y a engorgement bien entendu. C’est-à-dire qu’en fait, le monde lui-même va peut-être rappeler à la raison ces gens qui nous disent : « Non, non, on va [reconstituer tout ça à l’identique] ».

Une leçon peut-être, c’est que ça va peut-être être plus difficile de reconstituer le système à l’identique cette fois-ci que dans le cas de 2008 puisque, voilà, pour ce qui est des règles financières, de la manière dont on fait les choix, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils ont un peu dit que les réserves des banques n’étaient pas suffisantes. On va en mettre un peu plus. On va demander d’en faire un peu plus, de s’approvisionner davantage. Les calculs ont, de nouveau, une fois de plus, été des calculs d’apothicaire, c’est-à-dire du grand n’importe quoi : « Ah, il faut 3 fois plus ou il faut 2 fois et demi, etc. », en fonction de comment on montre maintenant, en fonction de gens qui ne comprennent même pas les feuilles Excel, les tableurs Excel qu’ils utilisent. Il n’y a pas qu’en virologie qu’il y a des gens qui font absolument n’importe quoi. Je ne parle pas des virologues en général mais de ceux qui font l’actualité et qui présentent des trucs qui, statistiquement, ne tiennent pas la route absolument. Il y a un manque…

On nous dit, le peer-review, l’appréciation par des gens du même milieu qui doivent dire si un article est bon et tout ça, en fait, les problèmes de coterie et de médiocrité générale, voilà, de copinage, de renvoi d’ascenseur font que ce système ne marche pas mieux que d’autres et, au contraire, il permet… Je l’ai vu, je ne suis pas le seul sans doute, dans la recherche, à voir que ça permet aux gens en place de verrouiller entièrement et de ne pas permettre à de nouvelles recrues d’entrer à l’intérieur du milieu. Ce système, en fait, est utilisé pour les pires usages.

Bon, alors, on continue. L’appel, comment dire, à la vigilance. Il faut maintenant absolument que ça change, etc. Et là, après, il y a un truc qui est intéressant, c’est cette idée, cette réflexion à laquelle on arrive de dire… Et là, on s’oppose à pas mal de gens autour de nous, survivalistes, collapsologues, gens de bonne volonté qui disent : « Bon, on va d’abord changer la mentalité des gens et, dès que ce sera fait… ». Et là, on dit non ! L’urgence est telle que mettons ça entre parenthèses, de changer les gens. Il faut qu’on travaille tous ensemble maintenant, tout de suite. Alors, ça, on l’a vu. Ça, on vient de le voir. On ne peut pas dire qu’il y a des pays où on a décidé que, puisqu’on ira au ciel de toute manière après, ce n’est pas la peine qu’on s’occupe des gens qui sont malades, des mourants ou qu’on ne fasse pas appel à des respirateurs, etc. Là, grande unité du genre humain, tout le monde a compris que ce n’était pas une mauvaise idée de garder les gens en vie. On n’a pas dû beaucoup réfléchir. Si, il y a eu finalement… Les seuls qui ont une autre approche, ce sont ceux qui ont envisagé à un moment l’immunité de horde ou l’immunité collective, c’est-à-dire : « On va laisser tout le monde s’infecter et on verra bien, on triera à l’arrivée, on verra bien ce qui se passe ».

A propos, est-ce que ce livre parle des pandémies ? [P.J. montre un exemplaire de Comment sauver le genre humain] Parce que ce serait quand même dramatique que ce livre, qui parle des grands dangers de l’avenir, qu’il n’en parle pas du tout ! Alors, oui, heureusement quand même. On n’était pas… On ne planait pas entièrement. Alors, qu’est-ce qu’on a dit ? Voilà, dans la partie qui s’appelle « Les types de risques existentiels », il est mis les risques cosmologiques. Ce n’est pas ça. Mais, on arrive à… Là, il y a un paragraphe qui dit :

On pense aussi au risque de pandémie. On considère que la peste de Justinien au VIème siècle après Jésus-Christ a tué la moitié de la population romaine à l’époque. La peste noire au Moyen-âge a décimé 30 à 50 % de la population européenne entre 1347 et 1352 mais, plus récemment, la grippe espagnole a fait 50 millions de morts entre 1918 et 1920, soit près de 3 fois plus de morts que durant la 1ère guerre mondiale entre 1914 et 1918.

Voilà. Et on mentionne aussi à un autre endroit – je ne vais pas vous lire ça – les projets de guerre bactériologique qui permettent d’ailleurs à un certain nombre de personnes de dire que, voilà, on était dans la première phase de la guerre bactériologique ou bien que ça a dérapé, qu’à un endroit où on préparait des armes bactériologiques, qu’il y a eu des fuites et puis, voilà, ça s’est répandu dans la population. Ce n’est pas tout à fait à exclure. Ce qu’il y a, c’est qu’on n’a pas beaucoup de données en ce moment pour soutenir ce type d’hypothèse. Les pandémies, voilà, apparaissent aussi sans guerre bactériologique, sans préparation.

Alors, qu’est-ce qu’il y a encore dans ce livre ? Il y a une réflexion sur la technique, sur la technologie. Ça, c’est intéressant, c’est qu’il y a un peu une attaque contre la technologie : l’anti-technologie de type heideggerien  c’est-à-dire du passéisme systématique, de la nostalgie d’une époque mythique où nous n’aurions pas eu d’outils, ou cette idée que l’outil est un prolongement de l’ordre de l’artificiel et qui, en fait, était plutôt dangereux, qu’il faut s’en abstenir, tout ça, qui renvoie à de vieilles histoires dans la Bbible sur l’arbre de la connaissance dont il ne faut pas manger le fruit, sur le mythe de Prométhée qui invente la technologie du feu, qui en est puni éternellement, etc. Encore que, apparemment, dans le mythe, il est libéré à un moment donné : ça se termine quand même bien !

Mais, voilà, là, on réagit en disant : « Si on veut mobiliser les moyens, il faudra les utiliser tous ! » et là, on n’a vu personne qui dise : « Il ne faut pas développer un vaccin. Il ne faut pas essayer de trouver des remèdes ». Là, tout le monde ,dans le feu de l’action, en particulier les vieux auxquels on dit : « Vous ne sortirez pas avant qu’il y ait un vaccin. Vous ne sortirez pas tant qu’il n’y a pas un remède ». Alors, je ne vois pas de groupes de gens qui vont protester en disant : « Laissons la nature faire ! La technologie, c’est une mauvaise chose en soi ». Là, je crois que cette idée-là prend un mauvais coup et comme M. Mark Alizart l’avait fait remarquer – et je l’ai signalé l’autre jour – « Le climato-scepticisme, dit-il, il ne faut pas l’analyser à l’intérieur du cadre de la science elle-même : c’est un mouvement politique. C’est un mouvement politique d’extrême-droite qui est financé par des milieux bien particuliers. Ce n’est pas une opinion. Ce n’est pas une opinion scientifique. A l’intérieur de la communauté scientifique, le débat est clos. Les gens qui se disent scientifiques et qui défendent le climato-scepticisme, ce sont des gens qui, par option politique, par ralliement, par ralliement à ce parti d’extrême-droite, décident de dire ce genre de choses ». Ça, c’était une remarque importante à faire.

Alors, continuons. Cette idée qui est centrale, vraiment, au livre : revenir à une logique des fins plutôt qu’une logique des moyens. Cette idée qu’il ne faut pas simplement, voilà, regarder combien ça coûte, qu’un Etat ne doit pas se conduire comme une épicerie et dire « Combien ça coûte ? On va tout gérer en termes de combien ça coûte et puis, on verra bien ce que ça donne à l’arrivée. On dira que c’est le résultat auquel on voulait arriver ». Alors, là, je crois que, ça, cette idée-là, elle vient de prendre un mauvais coup à peu près dans tous les pays. Tout le monde a dit, tous les gouvernements l’ont fait, sauf peut-être le gouvernement américain, mais les états individuels, les 50 états de la nation américaine l’ont fait de toute manière, même si, au sommet, on a un complotiste complètement sur une autre trajectoire, tout le monde a compris que la fin, ici (faire survivre les gens, trouver des vaccins, trouver des médicaments, trouver les masques nécessaires pour le personnel soignant et les respirateurs pour les malades), tout le monde a compris que c’est comme ça qu’il fallait faire.

Alors, la question, à ce moment-là, c’est simplement la transposition au réchauffement climatique. Il faut que ce sentiment d’urgence qui, ici, s’est absolument imposé vu que ça va très vite, vu qu’on a vu tout de suite des courbes qui étaient des courbes exponentielles (parce que c’était une pandémie, parce que ça se répandait comme une épidémie), de transposer le raisonnement au réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement.

Alors là, vraiment, je dirais, l’opinion est prête. Les gouvernements sont prêts aussi. C’est à nous de maintenir la transition, de maintenir la transition. Et c’est pour ça qu’il faudra peut-être… j’ai fait, c’était quoi, il y a quelques jours. J’ai fait une petite communication comme celle-ci en disant : « L’après-Covid n’est pas pour demain ». Aujourd’hui, sur le blog, mon Blog de Paul Jorion, il y a Alexis Toulet qui a fait un papier sur le même thème avec quelques données économiques qui sont intéressantes. C’est à nous de faire que nos gouvernants ne perdent pas le fil, qu’au moment où on aura l’impression qu’on commence un peu à être soulagé – ce qui n’est pas pour demain – il est bien possible – et ça, Toulet le souligne – qu’on se trouve dans une situation économique telle qu’il sera absolument impossible de dire « On refait comme si de rien n’était ». Pourquoi ? Parce qu’on sera dans une dépression. On ne sera pas dans une récession, on sera dans une dépression.

Et le phénomène des barils de pétrole à -37 $, je l’ai souligné, il ne faut pas dire : « Oui, c’est une bizarrerie, passons à la suite ». Non, c’est le genre de bizarrerie qui annonce des catastrophes beaucoup plus grandes. Pourquoi ? Parce que ça peut devenir le cas pour beaucoup d’autres matières premières. Il n’y a pas que le circuit de la production qui est dans « in the doldrums » [dans un marasme], comme on dit en français : « qui est dans les choux ! ». Il y a aussi le secteur de la distribution qui aura du mal à se remettre parce qu’il faudrait effectivement que, partout, dans ce grand circuit de distribution à la surface de la Terre, mondialisé, que partout, ça reparte. Tant qu’il y a des endroits, des morceaux de la chaîne, des endroits de la chaîne cruciaux qui ne sont pas repartis, ça va être très très compliqué. On va devoir faire de l’autosubsistance au niveau local non pas par choix délibéré -comme on pourrait le faire avec les masques, les respirateurs, les tests et tout ça – mais non : parce qu’on sera bien obligé, parce qu’on sera forcé de le faire.

Alors, là, je ne vais pas parler de tout le livre maintenant parce que, sinon, on va déborder de trop. Juste un petit mot sur quelque chose que je redévelopperai un peu plus tard  : les idées de planification, nationalisation, effort de guerre soutenu, mettre les moyens financiers au service de ces tâches de transition et pas de la manière, je dirais, naïve de gens qui ne comprennent malheureusement pas comment ça fonctionne un système financier, de dire : « Eh bien, on va dire aux banques centrales d’imprimer plus de billets et puis, avec ceux qu’on aurait fait en plus, on pourra s’occuper de tout le reste ». Non, malheureusement, j’ai écrit un livre là-dessus qui s’appelle : L’argent, mode d’emploi :  un système monétaire, c’est un truc compliqué.

Malheureusement, même dans le milieu des économistes, même dans le milieu des financiers, il y a des gens qui imaginent qu’on peut comprendre un système monétaire comme ça, par l’opération du Saint-Esprit, simplement parce qu’on a des billets dans son portefeuille et qu’on sait écrire un chèque, et qu’on sait faire un virement dans une banque. Non, un système monétaire, c’est une mécanique.

C’est une mécanique compliquée : il faut qu’il y ait de la confiance parce que ce sont des monnaies fiduciaires maintenant. Il faut qu’il y ait des emprunts et qu’il y ait des prêts. C’est la même chose, c’est les mêmes sommes vues de deux points de vue. Il faut qu’il y ait des Bourses. Il faut qu’il y ait des bourses. Là, les gens aussi, spontanément : « Ah oui, la Bourse, c’est pas bien ! ». Non, non, il faut qu’il y ait des Bourses. C’est des chambres de compensation. C’est là que des transactions se font sur des titres financiers. Bon, comme je le dis toujours, si on ne peut pas le faire là, on le fera sur eBay. Il vaut mieux le faire à la Bourse que sur eBay parce que c’est contrôlé, parce qu’il y a des garanties, parce qu’il y a des rambardes.

Bon, alors, beaucoup de spontanéisme : les gens viennent vous dire : « Oui, eh bien, le système monétaire, c’est formidable. Ça coûte combien de combattre le réchauffement climatique ? Ça coûte autant ? On va demander aux banques d’imprimer des billets pour autant ». Non, il faut faire ça bien. Il faut le faire par revenir à une règlementation de la spéculation. Il faut réfléchir à un système monétaire international. Il faut combiner ça avec de la gratuité, pour immuniser une partie du système contre les rapports de force qui décident de la distribution de l’argent. Il faut empêcher que la concentration de la richesse, non seulement, continue mais il faut revenir en arrière de ce côté-là. Il faut reprendre un pouvoir démocratique sur les règles comptables et là, il y a une prise de conscience qui commence à apparaître doucement.

Quand j’ai commencé à en parler, je sais pas, il y a une dizaine d’années, en disant : « Qui est-ce qui a décidé que le salaire, c’était un coût pour l’entreprise ? ». Les gens disent : « Oui ». « Si vous ne veniez pas le lendemain, ça coûterait moins cher pour l’entreprise. Qu’est-ce qui se passerait ? ». « Ah oui, c’est vrai », etc. Où est-ce que ça se trouve ? C’est une convention inscrite à l’intérieur des règles comptables. Et qui est-ce qui s’occupe des règles comptables ? C’est deux organismes privés à la surface de la Terre où se trouvent uniquement des copains. Ça ressemble au jury du prix Nobel d’économie : c’est un petit club de grosses entreprises et de firmes d’audit – c’est à peu près aussi la définition du comité du prix Nobel d’économie !

Non, il ne faut pas permettre ça. Donc, il faut reprendre le pouvoir sur l’argent effectivement mais pas par des méthodes simplistes disant : « Voilà, on demande aux banques de créer de l’argent ». Non, elles ne l’ont jamais fait. Ce n’est pas demain que ça va commencer. On va tout changer. On fait un système… On retourne à l’or.

Non, on sait comment il faut faire mais c’est compliqué. C’est complexe. C’est un truc complexe, le système monétaire. Et il y a de bonnes propositions dont on peut partir comme celle de M. John Maynard Keynes en 1944 à Bretton Woods. C’est un très très bon point de départ. Comme il n’hésitait pas à le dire, c’étaient des méthodes qui avaient été mises – il faut bien le reconnaître – qui avaient été mises au point par M. Hajlmar Schacht, le président d’abord de la banque de l’empire, la Reischbank allemande, qui était devenu ensuite ministre de l’économie de Hitler, ce qui ne l’empêche pas d’avoir été un génie financier, un type qui comprenait vraiment comment ça marchait, la finance, dans un monde où (je connais bien le monde de la finance de l’intérieur), il y a toujours, allez, on va être charitable, 85 % des gens qui ne comprennent absolument pas même comment ça marche ce qu’ils font et qui, voilà, quand on les coince un peu en disant : « Mais comment tu imagines que ça fonctionne ? » et qu’ils vous disent des trucs tirés d’un chapeau, sans avoir la moindre notion véritablement.

Bon, j’ai dit que je vais pas aller trop loin, que je n’allais pas parler trop longtemps. J’arrête ici. Je vais revenir sur ce livre par rapport à l’actualité. Ça se justifie. Il y a nécessité d’entrer un peu dans les détails. Jusqu’ici, je termine là-dessus, je n’ai pas le sentiment encore que quoi que ce soit ait été démenti ou demanderait à être reformulé, parce qu’on est quand même dans le deuxième mois de confinement.

Voilà, écoutez, je vais continuer à réfléchir et je vous tiens au courant. Allez, à bientôt !

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  1. Je m’étais laissé impressionner par Wikipédia qui affirmait qu’il n’y avait pas de schiste à Saint-Jean-le-Thomas. Du coup j’étais aller…

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