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La « fallace de l’escabeau »
*Godot est mort !*
Une vidéo salutaire !
Deux remarques additionnelles :
─ Le virus SARS-CoV-2 provoque de graves problèmes chez les jeunes enfants (maladie de Kawasaki). S’il était besoin ça prouve que le Covid-19 n’est pas équivalent à une « simple grippe » mais représente un terrible danger qui reste encore mal connu.
─ Au 1er jour du confinement il n’y eut « que » 148 décès en hôpital (moins que de morts type escabeau ). Il y eut un pic le 06.04.2020 avec 605 morts, soit trois semaines après. En reprenant ce même sinistre paramètre, après 48 jours, hier nous en étions à « seulement » à 96 morts et la pente décroît nettement depuis le pic.
Le gouvernement et Macron ont donc pris la meilleure décision possible (dans les pénuries et l’état déplorable où se trouvait nos hôpitaux ─ cf. a contrario l’Allemagne). Or la porte-parole avait évoqué la grippette, peu avant. Le tournant a été soudain et brutal, Dieu ou Jupiter merci ! Les experts ont réussi à convaincre des politiciens mais je devine qu’un argument a dû compter énormément : l’âge.
En effet les classes dirigeantes sont d’une part, en moyenne plutôt âgées (Macron confirme la règle), et d’autres part, les « parrains » de l’ombre sont généralement vieux. Les experts ont dû souligner que la maladie frappait autrement que par les comorbidités comme dans la grippe et ce dans toutes les tranches d’âge (avec le recul de Wuhan).
Dans les beaux quartiers de Paris, la décimation commençait. Elyseum n’était pas prêt mais l’Élysée sut réagir. Nous avons eu, dans notre malheur, du bol.
Pour éviter la mort ou
Tribune dans Le Monde
Dr Jane Goodall, Dame commandeur de l’empire britannique, fondatrice du Jane Goodall Institute (www.janegoodall.fr) et messagère de la paix auprès des Nations unies.
Le monde est confronté aujourd’hui à des défis sans précédent. Au moment où j’écris, le Covid-19 a infecté plus de 3 millions de personnes à travers le monde, et au 29 avril, 218 386 personnes en sont mortes.
Actuellement, les personnes dans la plupart des pays sont confinées chez elles (seules ou en famille), elles ont adopté des mesures d’éloignement sanitaire et réduisent au minimum leurs sorties. Certaines entreprises ont totalement fermé, d’autres maintiennent leurs activités en télétravail, et tandis que certaines personnes sont en activité partielle, des milliers d’individus à travers le monde ont perdu leur travail. Le coût économique de tout cela est déjà catastrophique.
Nous suivons les actualités et prions pour que le confinement se termine de pays en pays, après que le pic d’infection et de mortalité est atteint et que la courbe épidémique baisse graduellement. Cela s’est déjà produit en Chine, où le coronavirus est apparu, grâce aux mesures strictes prises par le gouvernement chinois. Nous espérons qu’un vaccin sera développé rapidement et que notre vie pourra bientôt redevenir normale. Mais nous ne devons jamais oublier ce que nous avons enduré et ainsi prendre les mesures nécessaires pour empêcher la réapparition future d’une telle pandémie.
Ce qui est tragique, c’est qu’une pandémie de ce genre a depuis longtemps été prédite par les personnes étudiant les zoonoses – ces maladies qui, comme le Covid-19, se transmettent des animaux aux humains. Il est presque certain que cette pandémie a commencé avec ce mode de transmission au sein du marché aux fruits de mer de la ville chinoise de Wuhan, qui vendait aussi des animaux terrestres sauvages comme nourriture.
Le préoccupant trafic d’animaux sauvages
Lorsque les animaux sauvages sont vendus dans de tels marchés, souvent illégalement, ils sont gardés dans des cages étroites, entassés, et sont souvent abattus sur place. Les humains, tant les vendeurs que les consommateurs, peuvent ainsi être contaminés par des matières fécales, de l’urine, du sang et d’autres fluides corporels provenant d’une grande variété d’espèces – dont les civettes, les chauves-souris, les chiens viverrins ou encore les serpents. Cela crée un environnement particulièrement favorable aux virus pour se propager depuis leurs hôtes animaux jusqu’aux humains. Une autre zoonose, le SRAS, est apparue dans un autre marché de faune sauvage, dans la province de Guangdong.
Lire notre enquête : Les secrets de la chauve-souris, « souche à virus » au système immunitaire d’exception
La plupart des marchés humides (marchés d’animaux vivants) en Asie sont semblables aux marchés alimentaires que nous trouvons en Europe et aux Etats-Unis. Il y a des milliers de marchés humides en Asie et à travers le monde au sein desquels des produits frais – légumes, fruits et parfois également de la viande d’animaux d’élevage – sont vendus à prix bas. Et des milliers de personnes y font leurs courses plutôt que dans les grandes surfaces.
Ce n’est pas seulement en Chine que les marchés de faune sauvage ont fourni les conditions idéales pour que les virus et autres pathogènes puissent passer la frontière des espèces et se transférer depuis les animaux jusqu’à nous. Il y a des marchés de ce type dans de nombreux pays asiatiques.
Dans les marchés de viande de brousse d’Afrique – où les animaux vivants et morts sont vendus comme nourriture –, la chasse, l’abattage et la vente de viande de chimpanzés ont mené à deux transmissions depuis les grands singes jusqu’à l’homme, dont la pandémie du VIH-sida. Le virus Ebola est une autre zoonose qui traverse les espèces animales « réservoirs » jusqu’aux grands singes et aux humains dans différentes régions d’Afrique.
Lire la tribune : « La pandémie de Covid-19 est étroitement liée à la question de l’environnement »
Une autre préoccupation majeure est le trafic d’animaux sauvages et de leurs organes à travers le monde. Malheureusement, ce trafic s’est transformé en un marché très lucratif de plusieurs milliards de dollars, souvent organisé par des cartels criminels. Ce commerce est non seulement très cruel et contribue indéniablement à l’extinction terrifiante d’espèces, mais il pourrait aussi mener à établir les conditions favorables à l’émergence de zoonoses. Les animaux sauvages ou leurs organes qui sont exportés, souvent illégalement d’un pays à un autre, apportent également leurs virus avec eux.
Fermeture du marché de faune sauvage de Wuhan
Le scandaleux trafic de jeunes singes sauvages mais aussi de grands singes, d’oiseaux, de reptiles et d’autres animaux sauvages pour en faire des animaux de compagnie est une autre source d’inquiétude. Une morsure ou griffure d’un animal sauvage ramené à la maison peut mener à des choses bien plus graves qu’une petite infection.
Une fois que le Covid-19 a été reconnu comme une nouvelle zoonose, les autorités chinoises ont imposé une interdiction à la vente et la consommation d’animaux sauvages, fermé le marché de faune sauvage de Wuhan, et banni l’élevage d’animaux sauvages pour la consommation humaine.
Il existe des milliers de petites exploitations à travers l’Asie et d’autres régions du monde où les animaux sauvages sont élevés pour la nourriture, permettant aux personnes dans les zones rurales de gagner leur vie. A moins que des sources alternatives de revenus puissent être trouvées pour ces personnes ainsi qu’à celles qui subviennent à leurs besoins en exploitant la vie sauvage, et à moins que leur gouvernement ne contribue à une transition vers d’autres sources de revenus, il est probable que ces exploitations deviennent clandestines et soient alors encore plus difficiles à réguler.
Lire notre enquête : Coronavirus : sur la piste de la « pangolin connection »
Néanmoins, quels qu’en soient les problèmes, il est très important que l’interdiction du trafic, de la consommation et de l’élevage d’animaux sauvages pour leur viande soit appliquée et rendue permanente – au nom de la santé humaine et de la prévention d’autres pandémies à l’avenir. Heureusement, la majorité des citoyens de Chine et d’Asie qui ont répondu à un sondage estiment que la vie sauvage ne devrait pas être consommée, ni utilisée pour des soins médicaux ou pour leur fourrure.
Vide juridique
L’utilisation de certains produits issus d’animaux sauvages pour la médecine traditionnelle est actuellement encore légale en Chine (bien que les cornes de rhinocéros et les os de tigres soient interdits). Et cette utilisation crée un vide juridique qui sera comblé par ceux qui souhaitent perpétuer le trafic d’animaux sauvages en danger d’extinction comme les pangolins, les rhinocéros, les tigres et les ours noirs d’Asie, aussi appelés ours à collier à cause de la marque blanche en forme de croissant sur leur poitrine.
Les animaux sont des êtres sensibles, connaissant la peur, la douleur et le désespoir. Beaucoup d’entre eux font preuve d’une remarquable intelligence.
D’autres ours asiatiques – comme les ours bruns ou les ours malais – sont également exploités pour leur bile. Et tant que l’élevage d’ours pour leur bile sera légal, et que les produits contenant leur bile seront promus, cela stimulera de la demande pour cette bile.
Il est important de considérer le bien-être des animaux qui sont involontairement responsables de ces zoonoses. Aujourd’hui, nous savons que tous ces animaux que j’ai mentionnés sont des êtres sensibles, connaissant la peur, la douleur et le désespoir. Par ailleurs, beaucoup d’entre eux font preuve d’une remarquable intelligence. Permettre l’utilisation du commerce d’animaux sauvages à des fins médicinales peut mener à un traitement atrocement inhumain de certains de ces êtres sensibles.
Ceci est très certainement le cas, par exemple, pour les ours élevés en Asie pour leur bile. Ils peuvent être maintenus dans des cages extrêmement réduites, sans même la place pour se mettre debout ou se retourner, pendant toute la durée de leur existence qui peut atteindre trente ans. Ces cages minuscules empêchent tout comportement naturel pour ces êtres intelligents et sensibles, qui subissent une vie de peur et de souffrance.
La bile est souvent extraite, une ou même deux fois par jour, en insérant un cathéter, un tuyau ou une seringue dans la vésicule biliaire, une procédure extrêmement intrusive et douloureuse. Les ours souffrent de déshydratation, de famine et d’une variété d’infections et de maladies. Ils développent des cancers du foie (causés par l’extraction de la bile), des tumeurs, ulcères, péritonites, de l’arthrose et d’autres affections encore. Leurs dents sont abîmées voire même perdues à cause de leur rongement continu, désespéré, des barreaux qui les emprisonnent.
Risque de santé publique
Non seulement ce type d’élevage d’ours est extrêmement cruel, mais il présente aussi un risque de santé publique. Les conditions insalubres, les plaies des ours maintenues en permanence ouvertes, et la contamination de la bile avec de la matière fécale, des bactéries, du sang et d’autres fluides corporels, sont toutes des sources importantes d’inquiétude.
Enfin, de nombreux ours sont sous traitement continu d’antibiotiques pour les maintenir en vie, ce qui contribue à développer une résistance antibiotique et l’émergence de « superbactéries » résistantes à la plupart des antibiotiques. Ces conditions valent également pour l’élevage d’animaux domestiques dans les élevages industriels. Ces superbactéries ont mené à la mort de nombreux patients d’hôpitaux à travers le monde.
Malheureusement, le Tan Re Qing, un produit qui contient de la bile extraite des ours noirs d’Asie et est supposé être efficace pour soulager les symptômes liés aux infections respiratoires, est parfois recommandé comme traitement pour les patients infectés au Covid-19. Et une telle recommandation continuera d’inciter la pratique de l’exploitation de la bile d’ours.
Même si la bile d’ours sauvage devait être un remède efficace, elle ne devrait plus être utilisée compte tenu de la cruauté et des risques qui y sont associés
Pour conclure sur une note d’espoir, le principe actif de la bile d’ours, l’acide ursodésoxycholique, est disponible sous forme synthétique depuis de nombreuses années et à bien moindre coût que la bile extraite cruellement des ours. Malheureusement, de nombreuses personnes considèrent la bile d’ours sauvages comme étant précieuse.
La médecine traditionnelle chinoise est de grande valeur, mais, même si la bile d’ours sauvage devait être un remède efficace, elle ne devrait plus être utilisée compte tenu de la cruauté et des risques qui y sont associés – d’autant plus que le produit synthétique possède les mêmes propriétés médicinales.
Par ailleurs, un sondage réalisé par Animals Asia en 2011 a indiqué que 87 % des Chinois interrogés étaient en faveur de l’interdiction des exploitations de bile d’ours, et que des centaines de pharmacies chinoises s’étaient engagées à ne jamais vendre de produits dérivés de bile d’ours.
Ce serait merveilleux si toutes les exploitations à bile d’ours en Asie pouvaient fermer et que les ours soient relâchés dans les sanctuaires créés en Chine, au Vietnam, en Malaisie et au Laos. Dans ces lieux, ils seraient capables de marcher sur l’herbe, de grimper, de se baigner dans des mares et de profiter du soleil et de la compagnie d’autres ours secourus.
Lire notre entretien : Coronavirus : « En réduisant la diversité, on augmente la probabilité qu’un virus passe d’une espèce à l’autre et atteigne les hommes »
La baisse de la demande d’écailles de pangolin et de cornes de rhinocéros dans de nombreux pays d’Asie pour leurs propriétés médicinales supposées donnerait à ces animaux, dont le risque d’extinction actuel est élevé, une chance de survivre à l’avenir. Tout comme une interdiction de l’élevage d’animaux à fourrure serait porteuse du même espoir.
Utiliser nos connaissances indigènes
Les zoonoses ne proviennent toutefois pas uniquement d’animaux sauvages. Les conditions inhumaines des grands élevages industriels, où un grand nombre d’animaux domestiques sont amassés, ont aussi créé des conditions favorables pour la transmission de virus à l’homme.
Les maladies communément appelées « grippe aviaire » ou « grippe porcine » sont le résultat du conditionnement des volailles et des porcs. Et les animaux domestiques sont eux aussi des êtres sensibles qui éprouvent de la peur et de la douleur. Le MERS-CoV provient du contact avec des dromadaires domestiques au Moyen-Orient, et peut-être également de la consommation de produits provenant de chameaux infectés comme du lait ou de la viande insuffisamment cuite.
Nous sommes arrivés à un tournant décisif dans notre relation avec le monde naturel. Nous devons lier nos cerveaux à nos cœurs et utiliser à bon escient nos connaissances indigènes.
Les scientifiques nous avertissent que si nous continuons d’ignorer les causes de ces zoonoses, nous pourrions être infectés par des virus qui engendreraient des pandémies – plus bouleversantes encore que le Covid-19. De nombreuses personnes estiment ainsi que nous sommes arrivés à un tournant décisif dans notre relation avec le monde naturel.
Nous devons stopper la déforestation et la destruction d’habitats naturels à travers le monde. Nous devons utiliser les alternatives biologiques et respectueuses de l’environnement dont nous disposons et en développer d’autres encore pour nous nourrir et maintenir notre état de santé. Nous devons éliminer la pauvreté pour que les personnes puissent trouver des revenus alternatifs pour vivre, autrement qu’en chassant et tuant les animaux sauvages et en détruisant l’environnement.
Nous devons nous assurer que les populations locales, celles-là même qui sont impactées par la santé de l’environnement ou dont la survie en dépend, s’approprient ce rôle et prennent de bonnes décisions dans leur communauté tout en œuvrant pour améliorer leur vie. Enfin, nous devons lier nos cerveaux à nos cœurs et utiliser à bon escient nos connaissances indigènes, notre science et nos technologies innovantes pour prendre des meilleures décisions concernant les personnes, les animaux et notre monde partagé.
Ne pas oublier la crise climatique
Bien que nous tentions, de façon justifiée, de prioriser nos efforts pour contenir le Covid-19, nous ne devons pas oublier la crise dont les effets à long terme sur la planète et les générations futures sont potentiellement catastrophiques – la crise climatique. Le mouvement appelant l’industrie et les gouvernements à imposer des restrictions sur l’émission de gaz à effets de serre, pour protéger les forêts, et pour nettoyer les océans, ne fait que s’amplifier.
Lire la tribune de Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après »
Cette pandémie a contraint les industries à fermer dans de nombreuses régions du monde. En conséquence, de nombreuses personnes ont découvert pour la première fois le plaisir de respirer un air sain et de voir le ciel étoilé la nuit.
Mon espoir est qu’une compréhension de ce que le monde devrait être, accompagné de la prise de conscience que la pandémie actuelle est liée à notre manque de respect pour le monde naturel, encouragera les entreprises et les gouvernements à allouer plus de ressources au développement d’une énergie propre et renouvelable, à l’atténuation de la pauvreté et à aider les personnes à trouver des alternatives pour gagner leur vie sans que cela n’implique d’exploiter la nature ou les animaux.
Faites que nous prenions conscience que nous faisons partie du monde naturel et que nous dépendons de lui pour notre nourriture, notre eau et notre air. Faites que nous reconnaissions que la santé des personnes, les animaux et l’environnement sont connectés. Faites que nous soyons respectueux des autres, mais aussi de tous les animaux sensibles et de la nature. Dans l’intérêt du bien-être de nos enfants et des leurs, et pour la santé de cette magnifique planète Terre, notre seule demeure.
Dr Jane Goodall, Dame commandeur de l’empire britannique, fondatrice du Jane Goodall Institute (www.janegoodall.fr) et messagère de la paix auprès des Nations unies.
@Arnaud Castex Bonjour,
Lorsque l’on regarde les statistiques de l’Insee, on s’aperçoit que les humains ne se reproduisent plus comme après la dernière guerre de 39-45. 1 ou 2 enfants par couple c’est peu parce que notre population est vieillissante. De plus les conditions de vie des jeunes sont difficiles, les pauvres, je les plains de tout mon coeur.
La grippe porcine touche aussi les sangliers en France.
Très long texte sur le sort d’une multitude d’espèces animales face à leur souffrance et à leur destruction mais
Qu’en est il dans la réalité ?
C’est la tuberculose porcine qui touche les hordes de sangliers en France et en Europe certainement
Bon j’abuse probablement avec cette retranscription du monde…sorry
Abuser ?
Pas trop si le fil est peu fertile.
Et puis c’est pas n’importe qui, Dame jane Goodall.
Bon allez, on va faire un lot, « fosse commune », « statistiques » et « déni de la mort » 🙂 !
Un peu de provoc pour commencer : il suffit d’avoir des animaux de compagnie pour être confronté régulièrement à la mort. Il n’y a pas de différence de nature entre la perte d’un chien ou d’un chat et la perte d’un être humain. Même pas de degré, parfois c’est pire. Une raison supplémentaire s’il en fallait pour que les enfants fréquentent assidûment les p’tites bestioles et ne jouent pas trop au foot sur la route.
L’allongement de la vie et la structure moderne de la cellule familiale associés à la défausse des vieux en maison de retraite font que les enfants sont moins confrontés à la mort que les générations précédentes où l’on mourrait en famille. Un chiffre cependant : si je me souviens bien, un gamin d’une douzaine d’années aujourd’hui aura vu près de 10 000 morts à la télévision. À moins d’avoir grandi en zone de guerre le score va être difficile à battre ! Pour fictionnelle qu’elle soit, cette exposition quotidienne mériterait d’être scrutée (365 x 12 = 4380 soit plus de deux morts par jour en moyenne).
Pour faire le lien avec la question de l’expérience personnelle, il y a quelques jours, avant la parution du billet sur les « stats », j’ai essayé, sans doute de manière un peu hardcore, de sensibiliser un grand ado à la fin du confinement et aux risques subséquents. En essayant d’expliquer que les personnes dont on entend parler à la télé (dont les nouveaux contaminés) ne sont pas des êtres abstraits destinés à fournir des chiffres, mais des gens « comme nous », avec une vie, des rêves, des espoirs, des projets et qui ont été cueillis, comme ça, à cause d’un bout de code foireux qu’on propulse et qui se dépose partout en attendant sa dégradation ou son ramassage fortuit. Mettons que je manque de diplomatie parfois, le risque me paraît pourtant suffisamment sévère pour avoir envie de frapper l’imagination.
Sa propre mort comme un « roc » ? Un cap, un pic, une péninsule… Est-ce que ce n’est pas l’attitude standard que de ne pas perpétuellement songer à sa propre mort ? Sinon on ne ferait plus rien, tout simplement. Tout est dangereux, vivre ne fatigue pas seulement, ça tue tous les jours ! Accidents domestiques, routiers, maladies, comportements à risque, dégradation de la biosphère, « soleil noir », contraction de l’univers, la relégation au niveau statistique n’est-elle pas la simple condition à la poursuite d’une existence « normale » – ouais, je sais… – et non « pathologique » : angoisse, parano, phobies en tout genres ?
Comme fin de l’expérience personnelle et sauf à vouloir accorder beaucoup de foi aux NDE, pas trop de récits, sinon mythiques, sur ce qu’il se passe après. Pures spéculations et actes de foi. Comme borne, ça se pose un peu là, quand même ! Pas une limite. Une borne. On ne peut, dès-lors, que se projeter en autrui (hérédité, souvenir) et « mourir une seconde fois quand plus personne ne vous reconnaît sur les photos » ou dans ses oeuvres, ses réalisations, pour pérennes qu’elles soient. Petite péninsule…
Considérer sa propre mort ? Par analogie alors. En la rapportant uniquement au sentiment de la perte pour autrui. C’est pas super rassurant, ça passe assez vite et notre turbulence quotidienne a tôt fait de nous laisser… trop occupés.
La considérer « vraiment » à l’occasion d’un sursis qui intervient plus ou moins tôt dans l’existence – ce que les jeunes ont tendance à « oublier » spontanément, l’immortalité étant le sentiment dominant alors – change sans doute la donne. Le côté « soudain », « inattendu », de surprise totale, laisse en général totalement désarmé. Quoi ? C’est aussi bref ? Et demain… plus rien. Rien de prévu, rien de mis en ordre… Les pticats ?! Immédiatement le transfert du souci aux vivants dont on avait « la responsabilité ». Comment prolonger mon action au-delà de ma disparition ? Prendre des dispositions, survivre un peu, dans l’exercice de la dernière « volonté ». Maîtriser encore. Vieillir sinon, organiser son départ, mettre les choses en ordre.
La mort d’autrui ? Tout dépend des circonstances éminemment variables (âge, cause, conditions particulières voir les débats avec Juan et Otromeros sur la fin de vie). Mais, d’expérience, pour ce que cela vaut, j’imagine que cela doit être la même chose pour des soignants ou des médecins, à y être trop confronté, on se blinde. Les affects s’usent et la seule leçon qui vaille, c’est qu’il ne reste que la vie. Pour un temps.
Est-ce être trop stoïcien ? Donneur de leçons ? Comme le déni quotidien de la mort est la condition de la pratique assidue de la vie, je ne vois pas bien comment on pourrait en sortir ? Remâche ta peine, use ta douleur sur la pierre du temps. Si la mort est un roc, il est celui sur lequel je polis ma tristesse. « Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille… »
Bonne journée !
Alpha Blondy, Wish You Were Here :
Salut ,
Il va falloir que je révise ce que j’avais pu raconter à Otromeros, pour ne pas me contredire par inadvertance et m’attirer des majuscules , des gras et de signes cabalistiques en retour .
Bonne introspection humble , sans doute nourrie des contacts un peu brutaux avec le réel .
De mon côté , vers cinquante ans , ma crainte sincère de mourir était vraiment motivée par la hantise de ce qu’allait devenir ma famille .dans cette situation .
Bizarrement ou pas , je n’ai plus cette peur là .
Davantage la crainte de souffrir que de mourir . Heureusement le traitement de la douleur a fait des progès .
PS : l’univers n’est pas en contraction , il est en expansion .
Salut Juan,
Et le Big Crunch ?! C’est pas programmé ? Faut voir avec Jduc…
On en parle , mais c’est pas sur . Alors que l’expansion , on en a des signes actuels .
Je me demande à quoi ressemblera le spermatozoïde capitaliste de Jucac à – 273°C
Un qui voulait partir le premier et qui y a réussi :
L’abolition de la peine de mort comme signature de la conscience humaine ?
Henri Laborit :
« Peut on dire que nous existons en tant qu’individu alors que rien de ce qui constitue un individu ne lui appartient ? Alors qu’il ne constitue qu’une confluence, qu’un lieu de rencontre particulier « des autres »? Notre mort n’est -t-elle pas en définitive la mort des autres ? »
L’égoïsme jouisseur du temps présent , n’est que l’angoisse de ceux qui pensent braver la mort .
Et la mort des autres n’est -t-elle pas notre mort et celle de l’esprit?
Pour ceux qui préfèrent lire qu’écouter , les deux lettres ( voir dans la deuxième , les deux dernières pages ):
http://www.madissertation.fr/wp-content/uploads/2017/08/valery_La-crise-de-lesprit.pdf
« L’entendement par sa propre force innée se forge des outils pour d’autres oeuvres intellectuelles et grâce à ces oeuvres, d’autres outils, c’est à dire le pouvoir de chercher plus en avant. Ainsi avance t-il par degrés jusqu’au faite de la sagesse »
Merci d’être Monsieur Paul Jorion ; comme l’auteur de cette citation fut et est pour toujours au-delà des quatre dimensions !
Il y a un faite à la sagesse ?
Il y a le fait que vous passeriez par-ci, par-lâ pour faire la fête ^^ 🙂
—-
» L’homme n’est ni ange , ni bête , et le malheur veut que , qui veut faire l’ange fait la bête » .
Mais qui fait la bête ne fait pas toujours l’ange .
Amicalement vôtre !
https://www.youtube.com/watch?v=TReVaAxoEYg
Quelqu’un aurait-il les liens vers les études mentionnées par Paul Jorion dans cette vidéo et selon lesquelles la COVID-19 diminuerait de 10 ans l’espérance de vie des personnes infectées, notamment en attaquant les vaisseaux sanguins ?
Au sujet de l’âme ou de la conscience selon le point de vue pour lequel on opte. Dans le premier cas il est question de croyance, mais qu’en est-il du deuxième ? Et si je pense n’était aucunement la preuve que je suis ? Si la conscience n’était qu’un agrégat d’héritage du passé purement contingente? Alors là conscience serait une croyance tout autant que l’âme. Le libre arbitre une illusion dans laquelle nous évoluons toute une vie sans jamais nous éveiller. Il serait de bon ton d’invoquer matrix ou si on a un peu plus de culture, les philosophies orientales. Mais qu’en est-il de l’introspection, ce moment ou le moi tente de se mesurer à l’immensité de sa propre conscience, d’en délimiter le périmètre ? La question reste ouverte, et la philosophie n’y repondra pas. La psychanalyse en a-t-elle les moyens?
Seul un inconscient conscient peut répondre , voire même se poser la question .
Un inconscient conscient, intéressant ! Un Inconscient conscient existe peut-être mais est-il personnel ?
Au moins autant qu’un conscient inconscient .
Enfin , c’est mon avis personnel .
» Voyou » …?…plutôt..!
Bonjour Pascal, je viens de chercher v/com incluant : apprenez-a-penser-par-vous-même. On devrait tous ouvrir les textes inclus, très inspirant et…
@Cloclo : Merci de ces suggestions de lecture (je vais regarder). Moi je viens de recevoir quatre gros livres de…
Le photon peut-il être rattaché à la théorie standard de la physique des particules; l’IA ‘Einstein XVI’ est demandée au…
Pas d’accord avec le Guardian sur la guerre « ingagnable ». S’il est clair qu’elle ne l’est pas dans l’espace stratégique actuel…
Et quand le portrait d’un neutrino ?
Bonjour Arkao, votre commentaire sur le Pliocène et le panama est très intéressant. Cette semaine France 5 a présenté les…
@arkao J’ai fait une recherche double: * utilisation de Bing ou Google avec des mots clés * Utilisation GPT4o de…
La nécessité d’ouvrir de nouveaux champs sémantiques s’impose-t-elle déjà? Ou bien cette question a-t-elle effleurée les chercheurs. Si ma demande…
@Christian Brasseur, PHILGILL, Pascal Merci pour ces précisions qui lèvent le voile sur cette association énigmatique.
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