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Je n’ai pas forcément de réponse complète, mais je pense que la pharmacocinétique du favipiravir (Avigan) peut être un élément de réponse.
Voir par exemple l’avis du virologue britannique Stephen Griffin
Une étude des deux médicaments a constaté que le favipiravir n’était efficace contre le coronavirus qu’à des concentrations relativement élevées, et a considéré que le remdesivir était une meilleure option, en partie en raison de la façon dont les coronavirus se répliquent comparé à d’autres virus, indique M. Griffin.
Concernant la pharmacocinétique du favipiravir, comme les études à faible effectif déjà disponibles sur ce médicament, voir cette publication. Que je n’ai ni le temps ni d’ailleurs forcément la compétence pour étudier complètement – je ne suis ni biologiste ni médecin – mais je note tout de même deux choses :
- Un essai clinique a été conduit à Shenzhen montrant un effet significatif du favipiravir, les 35 patients traités se portant mieux que les 45 non traités avec ce médicament. Reste que même en espérant que l’auteur de l’étude n’est pas la version chinoise de Didier Raoult c’est-à-dire que les deux groupes sont effectivement plus ou moins comparables, les effectifs sont faibles et l’indication demande à être confirmée
- Le titre de la publication est « Favipiravir: Pharmacokinetics and Concerns About Clinical Trials for 2019â€nCoV Infection« . J’ai bien noté le mot « Soucis » pour les essais cliniques, ce qui suggère quand même qu’il y en a. Même si je ne peux pas en préciser les détails
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Au sujet du très médiatique Didier Raoult on appréciera d’ailleurs ce « petit détail » concernant le fameux protocole défendu par ce professeur…
Covid-19 : selon la pharmacocinétique, le traitement à l’hydroxychloroquine ne peut pas marcher
Des mauvais résultats qui dès le début étaient prévisibles au regard de la pharmacocinétique, cette discipline qui étudie l’évolution des concentrations du médicament dans l’organisme. « La raison est simple. Les doses qu’il faudrait utiliser pour atteindre l’efficacité supposée de l’hydroxychloroquine sont tellement énormes, qu’elle tuerait les patients à coup sûr« , indique le professeur Mathieu Molimard spécialisé en pneumologie et en pharmacologie, chef de service de Pharmacologie Médicale du CHU de Bordeaux.
(…) il faudrait théoriquement au minimum 67 comprimés de Plaquenil dosé à 200 mg soit 13.400 mg, pour avoir une concentration dans le plasma et la salive (les virus se trouvant dans les postillons) comparable à celle minimale nécessaire in vitro (1µM). « Or, la posologie habituelle, est de 1 à 2 comprimés par jour voire 2 à 3 maximum dans le traitement du lupus, soit 600 mg. On ne peut pas arriver à donner une telle dose même sur une semaine. Dans le traitement du Covid-19, un essai mené en Chine est monté à 1000 mg par jour. A 2000 mg c’est la mort assurée », s’empresse de rappeler Mathieu Molimard.
Eh oui, les spécialistes de la pharmacocinétique savaient déjà que les doses d’hydroxychloroquine qui in vitro mènent à destruction du coronavirus ne peuvent être atteintes dans le corps humain qu’en lui faisant prendre une telle quantité que le patient mourrait à coup sûr. Si bien que les essais de Raoult, qui se limitent évidemment à des doses non létales, ne peuvent en aucun cas mener à la destruction du virus – les pharmacocinéticiens le savaient déjà. Dommage qu’on ne le leur ait pas demandé plus tôt.
C’est ballot, hein ?…
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