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Il existe un texte que j’ai déjà cité à quatre reprises (c’est dire si je l’aime !) : dans trois de mes livres, Vers un Nouveau monde (2017), Se débarrasser du capitalisme est une question de SURVIE (2017), Comment sauver le genre humain (2020), ainsi que dans une conférence TEDx, mais toujours dans les termes exacts où il fut écrit. De même qu’il est possible d’adapter Homère ou Shakespeare au vocabulaire de notre époque, Emmanuel Rousseaux a fait de même ici. Au cas où, malgré la publicité que Slavoj Zizek * et moi-même avons fait à ce texte récemment, il vous était cependant inconnu, nous vous réservons la surprise du nom de son auteur en ne le révélant qu’en signature.
« Parler aux représentants des citoyens et des peuples des moyens de pourvoir à leur subsistance, ce n’est pas seulement leur parler du plus sacré de leurs devoirs, mais du plus précieux de leurs intérêts.
Et ce n’est pas la cause seule des citoyens indigents que je veux plaider, mais celle des propriétaires et commerçants eux-mêmes.
Je me bornerai à rappeler des principes évidents, mais qui semblent oubliés. Je n’indiquerai que des mesures simples qui ont déjà été proposées, car il s’agit moins de créer de brillantes théories que de revenir aux premières notions du bon sens.
Dans les pays du monde où la nature fournit avec encore une certaine prodigalité aux besoins des femmes et des hommes, la disette et la pauvreté ne peuvent être imputées qu’aux vices de l’administration ou des lois elles-mêmes. Les mauvaises lois et la mauvaise administration ont leur source dans les faux principes et dans les mauvaises politiques.
C’est un fait généralement reconnu que le sol de la planète produit bien au-delà de ce qui est nécessaire pour nourrir tous ses habitants, et que la disette actuelle est une disette factice.
Citoyens et peuples du monde, il ne tient qu’à vous de faire triompher les vrais principes, et de donner au monde des lois justes. Nous ne sommes point faits pour nous traîner servilement dans l’ornière des préjugés tyranniques et de la soumission aux puissants, tracée par vos devanciers. Vous devez pouvoir soumettre à un examen sévère toutes les lois faites sous un despotisme fut-il éclairé, ou sous les auspices d’une oligarchie richissime. J’ai vu les tenants de cette aristocratie accuser des peuples. J’ai vu des intrigants et des manipulateurs hypocrites, corrupteurs ou corrompus, imputer leurs propres crimes aux défenseurs de la liberté qu’ils nommaient agitateurs, anarchistes ou insoumis. J’ai vu des ministres impudents ou des gouvernants notoires dont il n’était pas permis de soupçonner la vertu, exiger les adorations de leur patrie en ruinant le peuple et en détournant des biens à leur propre profit ; et du sein de ces criminelles intrigues, la tyrannie sortir armée de la loi martiale, pour se baigner légalement dans le sang des citoyens affamés ou démunis. Des milliards au 1% le plus riches, dont il était défendu de demander des comptes, des primes et des agios qui tournaient au profit des sangsues des peuples, au nom d’une liberté indéfinie octroyée au commerce et à la finance, mais en fait par la cupidité insatiable, par l’égoïsme ou par un mauvais instinct de vouloir dominer à tout prix son prochain, édifiés comme une fin ; et des LBD40 et des grenades pour calmer les alarmes ou pour opprimer les nécessiteux et les citoyens en colère, telle est la politique vantée par nos législateurs et nos dirigeants aujourd’hui.
Les primes et les avantages peuvent être discutées ; la liberté du commerce est nécessaire jusqu’au point où la cupidité homicide et écocide commence à en abuser ; l’usage des LBD40 et des grenades est une atrocité. Et n’oubliez pas : on ne peut vendre que ce qui a pu être produit avant.
Les erreurs où nous sommes tombés à cet égard me paraissent venir de deux causes principales :
1° Les auteurs et propagateurs de cette théorie et idéologie mortifère n’ont considéré les denrées les plus nécessaires et essentielles à la vie que comme une marchandise ordinaire, et n’ont mis aucune différence entre le commerce du blé, par exemple, et celui de l’or ; ils ont plus disserté sur le commerce des grains en fonction de leur propres intérêts particuliers, que sur la subsistance des peuples ; et faute d’avoir fait entrer cette donnée dans leurs calculs, ils ont fait une fausse application des principes évidents en général ; c’est ce mélange de vrai et de faux qui a donné quelque chose de spécieux menant à un système erroné.
2° Ils l’ont bien moins encore adapté aux circonstances orageuses que des révolutions amènent ; et leur vague théorie fût-elle bonne dans des temps extraordinaires et de prospérité générale, ne trouverait aucune application aux mesures instantanées que les moments de crise peuvent exiger de nous. Ils ont compté pour beaucoup les profits des grands négociants, des grands propriétaires et des détenteurs de capitaux, et la vie des femmes et hommes ordinaires à peu près pour rien. Et pourquoi ! c’étaient des grands, les ministres, les riches et leurs affidés, qui écrivaient, qui gouvernaient ; si ç’eût été les peuples, il est probable que ce système aurait reçu quelques modifications !
Le bon sens, par exemple, indique cette vérité, que si les denrées qui ne tiennent pas aux besoins de la vie, peuvent être abandonnées aux spéculations les plus illimitées du commerçant et du banquier, la vie même des femmes et des hommes ne peut être soumise aux caprices du hasard et de la manipulation de quelques-uns. Il n’est pas nécessaire que je puisse acheter de brillantes étoffes ; mais il faut que je sois assez riche pour acheter du pain et disposer d’un abri digne, pour moi et pour mes enfants. Le négociant ou le détenteur de capital peut bien garder, dans ses magasins ou dans ses comptes, des marchandises ou des actions que le luxe et la vanité convoitent jusqu’à ce qu’il trouve le moment de les vendre au plus haut prix possible ; mais nul homme n’a le droit d’entasser des monceaux de blé, à côté de son semblable qui meurt de faim, ou se trouve dans le dénuement et l’indigence absolus.
Vous êtes-vous demandé quel est le premier objet de la société des humains ? C’est de maintenir les droits imprescriptibles de l’homme et des citoyens. Et quel est le premier de ces droits ? celui d’exister, celui de pouvoir accéder à une vie digne.
La première loi du monde doit donc être celle qui garantit à tous les membres des sociétés, quel que soit son origine ou sa couleur, les moyens d’exister dignement de sa naissance à sa mort ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété ne puisse jamais être en opposition avec la subsistance des êtres humains.
Les aliments nécessaires à l’être humain sont aussi sacrés que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conserver est une propriété commune à la société entière. Il n’y a que l’excédent et le superflu qui puisse être une propriété individuelle dont il soit possible d’abuser sans limite, et qui puisse être entièrement abandonné à l’industrie des commerçants. Toute spéculation mercantile faite aux dépens de la vie des semblables n’est point un trafic, c’est un brigandage, un fratricide, un écocide.
D’après ce principe, quel est le problème à résoudre en matière de législation sur les moyens de subsistance ? Le voici : assurer à tous les membres des sociétés dans le monde la jouissance de la portion des fruits de la terre qui est nécessaire à leur existence digne et à celle de leurs descendants ; aux propriétaires, aux cultivateurs, aux producteurs, le prix de leur industrie et de leur travail digne, et livrer le superflu à la liberté du commerce et de la finance.
Je défie le plus scrupuleux défenseur de la propriété de contester ces principes, à moins de déclarer ouvertement qu’il entend par ce mot le droit de dépouiller et d’assassiner ses semblables et leurs descendants. Comment donc a-t-on pu prétendre que toute espèce de gêne, ou plutôt que toute règle sur la vente du blé ou la destruction de la nature était une atteinte à la propriété, et déguiser ce système barbare sous le nom spécieux de la liberté du commerce ou la libre circulation des capitaux ? Les auteurs de ce système ne s’aperçoivent-ils pas qu’ils sont nécessairement en contradiction avec eux-mêmes en poussant un système qui nous mène tous vers la catastrophe ?
Sans doute si par miracle, tous les femmes et les hommes étaient justes et vertueux ; si jamais la cupidité n’était tentée de dévorer la substance et la terre habitée par les peuples ; si dociles à la voix de la raison et de la nature, tous les riches et les puissants se regardaient comme les économes de la société, ou comme les frères des plus pauvres et des démunis, on pourrait ne reconnaître d’autre loi que la liberté ou l’extension sans limite de leur pouvoir et de leur richesse ; mais s’il est vrai que l’avarice et la cupidité, l’égoïsme peuvent spéculer sur la misère, et la tyrannie elle-même sur le désespoir des peuples ; s’il est vrai que toutes les mauvaises passions et les mauvais instincts déclarent la guerre à l’humanité souffrante ou fragile, pourquoi les lois ne réprimeraient-elle pas ces abus ? Pourquoi n’arrêteraient-elles pas la main homicide et écocide de quelques oligarques, comme celle de l’assassin ordinaire ? Pourquoi ne s’occuperaient-elles pas de l’existence et de la vie des peuples, après s’être si longtemps occupées des jouissances des grands, de la puissance des despotes et des plus riches ?
Or, quels sont les moyens de réprimer ces abus ? On prétend qu’ils sont impraticables ; je soutiens qu’ils sont aussi simples qu’infaillibles ; on prétend qu’ils offrent un problème insoluble, même au génie ; je soutiens qu’ils ne présentent aucune difficulté au bon sens et à la bonne foi ; je soutiens qu’ils ne blessent ni l’intérêt du commerce et de la finance, ni les droits de la propriété ordinaire.
Oui, que la circulation des biens sur toute l’étendue de la planète soit permise et protégée ; mais que l’on prenne les précautions nécessaires pour que cette circulation se perpétue. C’est précisément des défauts de la distribution que je me plains. Car le fléau des peuples, la source de la disette, de l’appauvrissement, de la précarité, ce sont les obstacles mis à la distribution, sous le prétexte de la rendre illimitée. Les moyens de subsistance du public circulent-ils, lorsque des spéculateurs avides les retiennent entassés dans leurs banques ou dans l’accumulation de possessions futiles et inutiles ? Circulent-ils, lorsqu’ils sont accumulés dans les mains d’un petit nombre de milliardaires qui l’enlèvent au commerce et au travail de tous, et pour les rendre plus précieux et plus rares ; qui calculent froidement combien de familles doivent périr avant que les denrées essentielles aient atteint le temps fixé par leur atroce avarice ? Circulent-ils, lorsqu’ils ne font que traverser des pays qui les ont produits, aux yeux des citoyens indigents qui éprouvent le supplice de Tantale ou la difficulté à continuer à vivre jour après jour, pour aller s’engloutir dans le gouffre inconnu de quelque organisateur d’une disette publique ? Circulent-ils, lorsqu’à côté des plus abondantes récoltes et productions, le citoyen nécessiteux languit, faute de pouvoir donner une pièce d’or, ou un morceau de papier assez précieux pour en obtenir une parcelle ?
La bonne distribution est celle qui met la denrée de première nécessité à la portée de tous les êtres humains, et qui porte dans les foyers l’abondance et la vie. Le sang circule-t-il, lorsqu’il est engorgé dans le cerveau ou dans la poitrine ? Il circule, lorsqu’il coule librement et se diffuse dans tous le corps ; les moyens de subsistance sont le sang des peuples, et leur libre circulation n’est pas moins nécessaire à la santé du corps social, que celle du sang à la vie du corps humain. Favorisez donc la libre circulation des biens, en empêchant tous les engorgements et les concentrations funestes. Quel est le moyen d’atteindre cet objectif ? Ôter à la cupidité l’intérêt et la facilité de les opérer et de se promouvoir elle-même. Or, trois causes les favorisent, le secret et la manipulation, la liberté sans frein, et l’impunité.
Les autres causes des opérations désastreuses des oligarques, sont précisément la liberté indéfinie et l’impunité. Quel moyen plus sûr d’encourager la cupidité et de la dégager de toute espèce de frein, que de poser en principe que la loi n’a pas même le droit de la contrôler, de lui imposer les plus légères entraves ? Que la seule règle qui lui soit prescrite c’est le pouvoir de tout oser impunément ? Que dis-je ? Tel est le degré de perfection auquel cette théorie a été portée, qu’il est presqu’établi que les accapareurs et les spéculateurs sont impeccables et seraient des exemples à suivre ; que les oligarques et les richissimes seraient des bienfaiteurs de l’humanité et des philanthropes ; que, dans les querelles qui s’élèvent entre eux et les peuples, ce sont les peuples qui ont toujours tort. Ou bien le crime des oligarques est impossible, ou il est réel ; si c’est une chimère, comment est-il arrivé que de tout temps on ait cru à cette chimère ? Pourquoi avons-nous éprouvé ses ravages dès les premiers temps des révolutions ? S’il est réel, par quel étrange privilège obtient-il seul le droit d’être protégé ? Quelles bornes les vampires impitoyables qui spéculeraient sur la misère publique mettraient-ils à leurs attentats, si, à toute espèce de réclamation, on opposait sans cesse des LBD40, des grenades et l’ordre absolu de croire à la pureté et à la bienfaisance de tous les accapareurs ? La liberté indéfinie n’est autre chose que l’excuse, la sauvegarde et la cause de cet abus. Comment pourrait-elle en être le remède ? De quoi se plaint-on ? Précisément des maux qu’a produits le système actuel, ou du moins des maux qu’il n’a pas pu prévenir.
Je sais bien que quand on examine les circonstances de telles émeutes ou rebellions particulières, excitées par une disette réelle ou organisée, par la menace de temps sombres, on reconnaît quelquefois l’influence d’une cause étrangère ou d’ennemis extérieurs. L’ambition et l’intrigue ont besoin de susciter les troubles et la diversion des peuples : quelquefois, ce sont ces mêmes femmes ou hommes qui excitent le peuple, pour trouver le prétexte de l’opprimer, de lui ôter certaines libertés et de mieux profiter de lui. Il n’en est pas moins vrai que le peuple est naturellement droit et paisible, et aspire à une vie simple et apaisée ; les malveillants ne peuvent le remuer, s’ils ne lui présentent un motif puissant et légitime à ses yeux. Ils profitent de son mécontentement ou des ressentiments plus qu’ils ne le font naître ; et quand ils le portent à des démarches inconsidérées, par le prétexte des subsistances ou les effets de la peur, ce n’est que parce qu’il est disposé à recevoir ses impressions, par l’oppression et par la misère. Jamais un peuple heureux ne fut un peuple turbulent et violent. Quiconque connaît le peuple, sait qu’il n’est pas au pouvoir d’un insensé ou d’un mauvais citoyen de le soulever sans aucune raison, contre les lois qu’il aime, encore moins contre les mandataires qu’il a choisis, et contre la liberté qu’il a conquise. C’est à ses représentants à lui témoigner la confiance qu’il leur donne lui-même et non l’inverse ; et de déconcerter la malveillance et l’arrogance des élites, en soulageant ses besoins et en calmant ses alarmes.
Les alarmes même des citoyens doivent être respectées. Comment les apaiser, si les élus restent dans l’inaction, le déni ou la manipulation ? Les mesures mêmes qu’on propose, ne fussent-elles pas aussi nécessaires que nous le pensons, il suffit qu’il les désire, il suffit qu’elles prouvent à ses yeux l’attachement sincère des élus à ses intérêts, à l’intérêt de tous, pour déterminer ceux-ci à les adopter. J’ai déjà prouvé que ces mesures et les principes sur lesquels elles sont fondées, étaient nécessaires au peuple. Je vais prouver qu’elles sont utiles aux riches comme à tous, et à tous les propriétaires.
A eux, je ne leur ôte aucun profit honnête, aucune propriété légitime ; je ne leur ôte que le droit d’attenter à celle d’autrui, et de nuire au bien commun ; je ne détruis point le commerce et la finance, mais le brigandage des oligarques et des spéculateurs ; je ne les condamne qu’à la peine de laisser vivre leurs semblables et leurs descendances. Or rien, sans doute, ne peut leur être plus avantageux ; le plus grand service que le législateur puisse rendre aux citoyens, c’est de les forcer à être d’honnêtes gens. Le plus grand intérêt d’un individu n’est pas d’amasser des trésors très au-delà de ce qui est nécessaire pour lui et ses proches, et la plus douce propriété n’est point de dévorer les moyens de subsistance de cent, de mille ou de millions de familles infortunées et déshéritées. Le plaisir de soulager ses semblables ou de les faire prospérer, et la gloire de pouvoir contribuer à son échelle au bien commun de l’humanité, valent bien ce déplorable avantage. À quoi peut servir aux spéculateurs et aux oligarques les plus avides, la liberté indéfinie de leur odieux trafic ? à être, ou opprimés, ou oppresseurs. Cette dernière destinée, surtout, est affreuse. Riches égoïstes, sachez prévoir et prévenir d’avance les résultats terribles de la lutte de l’orgueil et des passions lâches contre la justice et contre l’humanité. Que l’exemple des aristocrates et des despotes d’autrefois vous instruise. Apprenez à goûter les charmes de l’égalité et du partage, et les délices de la vertu ; ou du moins contentez-vous des avantages que la fortune vous donne, et laissez aux peuples du pain, du travail et des vies dignes.
C’est en vain que les ennemis de la liberté s’agitent pour déchirer le sein de leur patrie ; ils n’arrêteront pas plus le cours de la raison humaine que celui du soleil ; la lâcheté et l’égoïsme ne triompheront point du courage et de la générosité ; c’est au génie de l’intrigue et de la manipulation à fuir devant le génie de la liberté et de l’honnêteté. Et vous, élus, souvenez-vous que vous n’êtes point les représentants d’une caste privilégiée, mais ceux du peuple qui vous a désigné ; n’oubliez pas que la source de l’ordre, c’est la justice ; que le plus sûr garant de la tranquillité publique, c’est le bonheur des citoyens, et que les longues convulsions qui déchirent les États ne sont que le combat des préjugés contre les principes, de l’égoïsme contre l’intérêt général, de l’orgueil et des passions sombres de quelques puissants contre les droits et contre les aspirations du plus grand nombre, et la préservation des biens communs qui assurent notre survie sur la planète qui nous a donné le jour ».
Maximilien Robespierre, Discours sur les subsistances, le 2 décembre 1792 (adaptation par Emmanuel Rousseaux)
* Slavoj Zizek, Robespierre : entre vertu et terreur, les plus beaux discours de Robespierre, Paris : Stock, 2007
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