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Ils étaient neuf étudiants russes. Ils sont partis pour une expédition dans la neige dans l’Oural, en février 1959. Leurs corps furent retrouvés, certains tout habillés, d’autres en sous-vêtements, certains intacts, certains affreusement mutilés, des yeux manquaient, une langue manquait. Leur histoire, l’« affaire du col Dyatlov », est racontée dans un nouvel article par Lucy Ash sur le site de la BBC.
Vous n’ignorez pas que rien ne m’intéresse autant qu’un bon mystère, et vous avez peut-être lu l’explication que j’ai offerte cet été dans les colonnes du Monde de la disparition d’Agatha Christie en 1926. Trente minutes sur Google et Wikipedia m’ont conduit à une hypothèse, une explication qui, si l’inventaire dans l’article de la BBC et dans la notice Wikipedia sont complets, n’a jamais été offerte auparavant. Donc, selon moi, pas d’avalanche, pas de pasteurs de rennes mécontents, pas de météorite, pas d’infra-sons, pas d’essai nucléaire secret, pas d’OVNIS, etc. Je ne mentionne pas mon hypothèse ici pour que vous puissiez jouer vous aussi au fin limier si l’aventure vous tente. Je la donne à la page suivante, où vous pourrez la trouver.
Un ours. Attiré par l’odeur du saindoux qu’ils s’apprêtaient à tartiner sur leurs tranches de pain : l’ours est un carnivore. Qui a mis ses pattes sur la tente (expliquant pourquoi la toile de celle-ci a été découpée de l’intérieur), blessant certains au passage, les faisant fuir dans toutes les directions. C’est le fait d’être plus ou moins bien habillé qui leur a permis de courir plus ou moins loin, avant de s’effondrer dans la neige, victimes du froid.
Quant aux yeux et à la langue disparus, vous n’avez jamais lu Villon ?
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.(François Villon, Ballade des pendus)
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