Johnny Cash : « Un Noël sans cadeaux (la récolte n’a pas été géniale) »

Noël comme je l’ai connu

Un jour un peu avant Noël, quand j’étais un petit gosse.
Maman nous a tous appelés et a essayé de sourire,
Elle a dit : « Vous savez que la récolte de coton n’a pas été très bonne cette année.
Il n’y a pas beaucoup d’argent à dépenser mais au moins on est tous là.
J’espère que vous ne vous attendiez pas à recevoir beaucoup de cadeaux pour Noël.
Soyons juste reconnaissants qu’il y ait bien assez à manger, et que nous soyons tous en bonne santé.
Ça rendra les choses un peu plus agréables. »

Et nous, les enfants, on s’est dit qu’on était vraiment bénis :
Au moins, on était tous en bonne santé et surtout, on l’avait elle.
Mon frère Roy a abattu un gros pommier et on l’a tiré jusqu’à chez nous, Jack et moi.
Papa a ramené à la maison des noix et Louise a fait du pain.

Reba a décoré l’arbre avec du pop-corn enfilé sur un fil avant d’aller au lit.
Maman et papa se sont sacrifiés parce que ce Noël était maigre.
Après tout, il y avait les bébés Joanne et Tommy,
Et les bébés ont besoin de certaines choses.

J’ai taillé un sifflet pour mon frère Jack
Et même si nous n’étions pas d’accord de temps à autre,
Quand j’ai donné ce sifflet à Jack, il a compris qu’il était tout pour moi.

Maman a fait les robes des filles dans des sacs de farine.
Et quand elle les a repassées
Impossible de dire qu’elles ne venaient pas de la ville.

Une famille de métayers de l’autre côté de la route ne s’en tirait pas aussi bien que nous.
Ils n’avaient pas même de la lumière en cette nuit de Noël et le crépuscule était déjà bien passé.

Jack et moi, on a pris un pot d’huile de charbon et des noix qu’on avait trouvées.
On a marché jusqu’au porche du métayer et on les a posés.
Une vieille dame en haillons a entr’ouvert la porte
Elle a ramassé l’huile et les noix et a dit : « Je vous remercie vraiment beaucoup » et a vite refermé la porte.

On est rentrés à la maison, Jack et moi.
Et à mi-chemin, on s’est arrêtés pour regarder en arrière.
Et dans la fenêtre du métayer, il y avait enfin de la lumière.
Donc pour l’un des voisins et pour nous, c’était une bonne nuit de Noël.

Noël est venu et puis Noël est passé
Noël cette année-là, était un don du ciel.
Ensuite Papa a enfilé ses bottes de caoutchouc
Et nous avons attendu le dégel.
Là-bas, à la maison, cette année-là, quand nous étions tous ensemble, à Dyess Arkansas

Joyeux Noël, Maman !

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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