Experts-comptables, avocats d’affaires, commissaires aux comptes : Témoignez des liens entre règles comptables et ultralibéralisme

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12 réponses à “Experts-comptables, avocats d’affaires, commissaires aux comptes : Témoignez des liens entre règles comptables et ultralibéralisme

  1. Avatar de Franck
    Franck

    Excellente initiative! A mon sens, le problème n’est pas essentiellement que les normes comptables qui s’appliquent aux entreprises privées encouragent le néolibéralisme même s’il pourrait en être autrement et si j’attends ce que les experts pourront en dire. Le problème c’est à partir du moment où les normes comptables du secteur public ont été sommées de s’y plier, selon l’idéologie selon laquelle public et privé doivent parler le même language et être soumis aux mêmes ratios. Voir les normes IPSAS et le principe de la comptabilité en droit constaté qui est le modèle auquel la France s’est pliée dans les années 2000, ou l’evaluation des actifs selon le principe du mark to market ce qui est une aberration pour le public. “I stay tuned” pour ce qui promet d’être un exercice intellectuel passionnant.

  2. Avatar de Decoret Lucas
    Decoret Lucas

    Pas trop dans le sujet mais quand même, cette femme devrait être ministre de l’économie en tout cas je serai grandement rassuré.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Si, si ! Parfaitement dans le sujet !

      1. Avatar de Decoret Lucas
        Decoret Lucas

        En réfléchissant un peu, elle donne du grain à moudre aux techniciens, L’étant elle-même, vous avez bien raison.

    2. Avatar de Dominique-e
      Dominique-e

      @ Decoret Lucas
      Mais même comme Présidente !
      Son compagnon Thomas Piketty continuerait à cogiter sur économie/écologie.

      1. Avatar de Dominique-e
        Dominique-e

        C’est quand même un duo autrement plus roboratif que Glucksman/Salamé !

    3. Avatar de timiota
      timiota

      Et dans les gens qui expliquent bien les choses, et que je soutiendrais aussi ans une candidature présidentielle, il y a aussi Sophie Binet, de la CGT, interviewée ici par Guillaume Erner :
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/quels-sont-les-ressorts-de-la-mobilisation
      à 18:54 elle ne manque pas de mentionner « Black Rock qui a ses entrées à l’Elysée ».

      L’homme aux moustaches Martinez a beaucoup plus de mal à me convaincre.

  3. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Désolé pour la tiédeur de ce commentaire…
    Je ne parviens pas à m’imaginer comment vous parv iendriez à vous(P.J.) imaginer qu’ un réel « insider » (au sens de notre bon Ianis..) pourrait s’imaginer un jour communiquer vraiment sur ce sujet à l’intérieur d’un blog public … encore pire…un blog sérieux dont le « tenancier » peut comprendre intimement ce qu’il écri rai t et en tirer un profit pour une communauté…
    Nécessairement un coup d’épée dans l’eau , hélas. ((Vite une petite prière pour que j’aie tort.. ))

  4. Avatar de Zutetrezut
    Zutetrezut

    Bonjour,

    je me permets de citer ici in-extenso la courte présentation de l’ouvrage d’Édouard Jourdain, Quelles normes comptables pour une société du commun, ed. Charles Léopold Mayer, avril 2019.

    « Les normes comptables, véritable cœur de fonctionnement de l’entreprise et de l’État, revêtent une dimension éminemment politique : technique neutre et simple en apparence, reposant sur la vérification d’entrées et de sorties d’argent, la comptabilité offre pourtant autant de modèles comptables que de représentations du monde et de ce qu’il paraît juste à une société de valoriser.

    Édouard Jourdain montre l’évolution de la fonction des normes comptables dans l’histoire, ainsi que l’idéologie libérale dont elles sont tributaires aujourd’hui. Il propose ensuite des outils pour penser des normes où les définitions du capital et de la valeur s’inscriraient dans une économie du commun, nécessaire à la bonne marche vers une transition écologique et économique. »

  5. Avatar de Paul Jorion

    Mail reçu de Daniel Bonaca

    • IAS 01 : PRÉSENTATION DES ÉTATS FINANCIERS

    La définition de l’actif du bilan

    Selon le cadre conceptuel :

    « Un actif est une ressource contrôlée par l’entreprise du fait d’événements passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par l’entreprise ; l’avantage économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de contribuer, directement ou indirectement, à des flux de trésorerie ou d’équivalents-trésorerie au bénéfice de l’entreprise. »

    La définition des charges

    Selon le cadre conceptuel :

    « Les charges sont des diminutions d’avantages économiques au cours de l’exercice sous forme de sorties ou de diminutions d’actifs ou de survenance de passifs qui ont pour résultat de diminuer les capitaux propres autrement que par des distributions aux participants aux capitaux propres… La définition des charges comprend les pertes aussi bien que les charges qui résultent de l’activité ordinaire de l’entreprise. Les charges qui surviennent au cours des activités ordinaires de l’entreprise comprennent, par exemple, le coût des ventes, les salaires, les amortissements… Les pertes incluent, par exemple, celles qui résultent de catastrophes naturelles telles que les incendies ou les inondations, et celles qui résultent de la sortie d’actifs non courants. La définition des charges comprend également des pertes latentes. »

    En ce qui concerne le salarié : ressource contrôlée : oui. pourquoi n’est-il pas activé ?

    Charges : définition en contradiction : les charges qui « surviennent ». Je ne suis pas d’accord.

    Je crée ma société. J’embauche. Cette charge ne « survient » pas.

    Sans le travail, le capital n’est rien.

    Et je n’oublie pas l’apport en industrie où l’associé peut percevoir des dividendes, compte tenu des ses fonctions techniques.

    Le salarié embauché n’a-t-il pas de fonctions techniques ? (qui se valorisent au fil du temps, jeune diplômé généraliste, devenant spécialiste, au fil du temps).

    Peu importe qu’il soit maçon, outilleur ou ingénieur.

    Je ne suis pas chercheur.

    Je suis disposé à accepter la nullité de mes propos.

    Je n’ai aucun problème.

    Comme dit l’autre : quand vous pensez à quelque chose, quelqu’un y a pensé avant vous.

    Ces règles comptables sont elles liées au néo-libéralisme ?

    A mon avis non : C’était acté depuis longtemps.

    Personne morale, personne physique : la première peut déduire les charges nécessaires à sa reproduction, l’autre non. Ça change tout sur l’impôt, non ?

    A mon avis, ça vient de beaucoup plus loin que du néo-libéralisme. Le néo-libéralisme, c’est juste une extension du libéralisme, poussé à bout.

    L’offreur de travail (futur salarié) : mon oeil.

    Rapport de force entre employeur et DEMANDEUR DE TRAVAIL qui va crever de faim si il ne trouve pas de boulot.
    Ont renversé les rapport de forces, ces nazes, dans leurs modèles.

    Le salarié est à égalité avec l’employeur… on appelle ça contrats de travail « synallagmatiques », je rigole…

    Je ne savais pas que des ouvrages avaient été consacrés à la traduction du néo-libéralisme dans les comptes.

    Je vais m’y intéresser.

    Bon ben voilà.

    Cordialement,

    Daniel Bonaca

  6. Avatar de naroic
    naroic

    Bonsoir –

    On pourrait envisager de considérer – comptablement – la main d’œuvre, au moment de l’embauche, comme un actif immobilisé ( comme l’acquisition d’une machine l’est par exemple) – le salaire versé mensuellement serait alors traité comme une charge d’amortissement –
    La difficulté est la valorisation de l’actif – le salarié
    – par les flux actualisés de ses futurs salaires à percevoir – mais quid de la durée à prendre en compte ?
    – par la valorisation financière, à travers une grille réglementaire, des différents niveaux de diplômes établie pour une duration conventionnelle ?
    Autre complication – pour l’entrepreneur – la gestion de l’actif/du salarié – quand celui-la sort de l’entreprise – à moins que l’on allège considérablement le droit du travail et on pourrait imaginer que la perte occasionnée par la sortie prématurée du salarié ( actif pas totalement amorti – d’où la perte/charge comptable) se transforme en indemnité de départ/licenciement du dit salarié –
    M’enfin c’est une réflexion que je lance là sans avoir pris la mesure de ses nombreuses incidences sur le droit du travail notamment et le rapport de subordination entre employeurs et employés

  7. Avatar de Pedoux Sophie
    Pedoux Sophie

    Ma petite contribution au débat, je ne suis pourtant d’aucune des professions à qui vous demander… Cependant, travaillant dans le domaine nucléaire (en particulier, cette année a été une année de révision des provisions nucléaires en Belgique, comme vous le savez certainement), je constate que la définition des provisions est d’une importance primordiale dans la conjoncture actuelle (mais ça dépasse peut-être des règles comptables et touche au cadre juridique).
    Quid des entreprises (et pas que nucléaires) qui polluent et qui faillissent à établir un provisionnement suffisant pour la remédiation de leur site ? Je dois bien constater qu’en pareil cas, la remédiation est confiée à la collectivité… Il y aurait déjà là une piste si le cadre juridique forçait à la constitution de provisions adéquates…

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