Une famille de films hollywoodiens des années 1930 furent bâtis sur le schéma suivant : une amourette se développe entre une jeune femme et le crooner (chanteur de charme) fadasse Dick Powell, avec moult qui pro quos charmants et bons mots, quand, ex machina improbable, la mère de la charmante jeunette – comme dans ce Gold Diggers of 1935 (Croqueuses de diamants de 1935) – décide de produire un spectacle au choix, dans un hôtel, une salle de spectacle qui doit fermer en raison de la crise, une pension en bord de mer (authentique !), permettant à Busby Berkeley (1895-1976), chorégraphe de génie, d’intégrer dans le film, comme un délicat cheveu sur la soupe, une scène de danse époustouflante, mobilisant des centaines de danseuses et danseurs, selon la politique qui nous fera toujours chérir le New Deal rooseveltien : donnons à manger à toutes celles et ceux capables de le faire (aux frais du contribuable – mais c’est beaucoup mieux que de sauver la mise à tous les spéculateurs du monde aux frais du contribuable, comme nous l’avons fait vous et moi en 2008).
Dans une featurette (bonus) accompagnant le DVD de Gold Diggers of 1935, l’inénarrable John Waters (Pink Flamingos, Hairspray, Cry-Baby) attire très pertinemment l’attention sur l’influence réciproque en cette année 1935 de Busby Berkeley et de Leni Riefenstahl (cinéaste emblématique du IIIe Reich : Le triomphe de la volonté [1935], Les Dieux du stade [1938]), voyez en effet les saluts très équivoques dans l’extrait vidéo.
P.S. La jeunette est interprétée par la très craquante Gloria Stuart, anticipation de Twiggy, dont les octogénaires parmi nous se souviendront avec émotion 😉 . L’air, c’est « Lullaby of Broadway », composé exprès pour le film, et qui deviendra bien entendu un standard (morceau culte).
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