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Aujourd’hui l’offre politique nous est restreinte. Deux grandes idéologies se proposent à nous : le néolibéralisme et le populisme. Le néolibéralisme est l’offre « business-as-usual » : selon cette mouvance, le capitalisme est compatible avec la transition écologique. Quelques taxes et quelques subventions suffiront pour « internaliser les externalités » et quelques chèques aux plus pauvres suffiront pour assurer « l’acceptabilité sociale » des mesures. Mais nous l’avons vu, cela ne suffit pas pour endiguer le changement climatique en plus du fait que ces mesures ne sont pas en accord avec les aspirations fondamentales des citoyens.
L’autre option est celle proposée par les populismes. Elle mise sur la négation de la menace existentielle ou du moins le déplacement de la menace sur quelques boucs-émissaires, dont les étrangers ou les plus fortunés sont une cible facile. C’est le repli sur soi qui prime et cela permet d’entretenir l’illusion que le populisme répondra aux besoins fondamentaux des citoyens. La sécurité matérielle serait garantie par la sécurité policière. Le besoin de justice serait satisfait par l’expulsion des étrangers. Et le désir de « vie bonne » serait satisfait par un pseudo retour à un passé fantasmé.
Mais ce n’est que manipulation des opinions. Aucun fascisme des années trente n’a apporté une réponse satisfaisante aux aspirations du petit homme. Tous ont prospéré par la peur et la haine qu’ils entretenaient dans la population. Or, aujourd’hui, comme hier, cette haine peut se transformer en colère destructrice, voire fatale, pour l’humanité.
Comment transformer cette colère destructrice du monde en moteur de l’histoire ? Comment faire pour que le petit homme ne soit pas celui qui précipite la chute de l’humanité mais celui qui la sauvera ? La première chose est de garantir les besoins fondamentaux du petit homme et pour cela nous appelons au retour de l’État-providence et à l’élargissement de ses compétences. Cet État-providence serait à la fois une réponse aux besoins fondamentaux du citoyen mais aussi un vecteur de transformation de la société un monde plus écologique.
Pour assurer le besoin de sécurité matérielle, nous proposons la gratuité pour l’indispensable (alimentation, santé, éducation, vêtement, logement, transport et même connectivité). Il s’agit de libérer le corps des soucis matériels les plus élémentaires pour libérer l’esprit. Nous distinguons le nécessaire du superflu et le faisons relever de deux régimes économiques distincts. D’un côté, le régime économique de l’indispensable serait fondé sur la mise en commun des biens, et leur gestion par la collectivité. De l’autre côté, en parallèle, le régime économique du « superflu » resterait fondé sur les mécanismes de prix.
Si la gratuité répond à des exigences sociales, elle peut également répondre à des exigences écologiques : la gratuité peut être un puissant outil de redirection des habitudes de consommation des individus vers des comportements plus écologiques. Ainsi, pour l’alimentation, les « restaurants municipaux » servant de la nourriture gratuite à tous, pourraient choisir des aliments biologiques et locaux ; pour le transport, l’accent serait mis sur les transports en commun les plus efficaces au niveau énergétique (bus hybride, train, vélo, trottinette…) ; pour le logement, les nouveaux logements sociaux seraient construits selon les meilleurs standards énergétiques. Nous y reviendrons
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