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Monsieur Jorion,
Je compte bien m’abonner. Il se fait que ma carte de crédit est en cours de changement. Dès que je l’aurai, je paierai l’abonnement. Je voulais vous en avertir dès maintenant…
Puisque vous posez la question, je trouve que c’est une bonne solution et qui est juste. Si François Leclerc faisait de même, sans doute quelques-uns seraient tentés, dont moi. Mais il y a aussi M. Mondialisation qui me demande 2 € (une tasse de thé), Wikipedia qui me demande une nouvelle aide, Bastamag, Reporterre et les autres (et d’autres encore qui ne demandent rien…). J’ai fait parfois des versements ici ou là, bref pas grand chose. J’ai demandé à l’un d’eux si un système plus accessible, un payement régulier et collectif (à un fonds qui répartirait les payements) ne serait pas envisageable, comme une forme de mécénat. Voilà pourquoi je considère que votre abonnement est le bienvenu. Par ailleurs, je paye mon abonnement à une seule revue, Silence (Lyon). Et je ne suis abonné à aucun journal, j’en achète un toutes les lunes. Mais il y a aussi les livres…
Cela m’amène à vous soumettre trois réflexions :
1/ Quid de la gratuité pour l’indispensable [P.J. : que je prône urbi et orbi] ? Vous évoquez l’argument « Si c’est gratuit, cela ne vaut rien » (argument des gestionnaires des bus publics : « alors, ils vont circuler pour UN rien », qui savent pourtant bien que ce sont les très pauvres qui sont ainsi pénalisés). Dirons-nous que l’activité culturelle est un choix non indispensable et ne peut être gratuite ? Mais on pourrait concevoir un incitant, un Pass culture qui permettrait des dépenses minimum gratuites en ce domaine.
2/ Quid du budget culture dans un budget global ? Pour les uns, ce sera une paille, pour les autres une poutre. J’ai une retraite à presque 1500 euros (le maximum légal en Belgique, sauf systèmes collectifs privés), ce qui est très convenable. Les dépenses de logement sont lourdes. Quelle part pour le culturel ? Chacun a les siennes. Certains y mettront la TV et le téléphone ! Bref tout cela pour dire qu’il y a une limite très flexible et propre à chacun. Je me dis que je pourrais mettre jusque 20 euros +/- pour les divers sites web que je consulte, « sans voir la place », sans en souffrir, sans me priver d’un livre… A vous de voir alors si, avec l’abonnement à 4€, vous valez 20% de ce budget (qui est très arbitraire) !
3/ Enfin quid de la valeur de votre travail ? C’est aussi fort arbitraire. On peut parler d’un salaire, c’est la demande partielle de F. Leclerc. On peut parler de rentrer dans ses frais. Personnellement je tiens un blog gratuit depuis 5 ans, mais son contenu n’est pas lourd (pas de vidéos). Vous rendez accessible 12 ans d’archives intenses. Et, en fait, vous demandez une participation aux frais et non une rétribution (sinon pour des tâches externes, technique ou transcription ou traduction). C’est important à souligner. Et ce n’est qu’indirectement (non financièrement) que le fait de l’abonnement est pour vous un indicateur de la valeur de votre travail.
Dans ce domaine, on peut se demander si les retraités peuvent gagner un salaire en plus de leur retraite. Alors que beaucoup prestent un bénévolat intense (mais choisi), comme c’est mon cas. Et il y a des bénévolats gratuits de grande valeur !
Bon. Je suis très attaché à votre blog, d’abord pour ses contributions en articles et en commentaires. Je trouve toujours intéressant de connaître les opinions des autres quand elles sont de niveau suffisant (même s’il y a du déchet, il y en a beaucoup moins que sur les médias généralistes !). Le fait qu’il y ait quelques articles avec d’autres signatures est pour moi un bonus, même si ils sont parfois contestables ou un peu alambiqués.
Je suis toujours intéressé à découvrir et examiner votre travail, même si des sujets me passionnent moins que d’autres. Parfois dans mes commentaires, je suis critique (très), et parfois cela ne plaît pas (à vous, au modérateur, à tel lecteur…). J’ai une opinion, une distance critique par rapport à ce que vous écrivez (aussi dans vos livres), et c’est mon droit. J’ai bien senti parfois votre énervement. Et celui de quelques uns des « amis » de sorte que je suis plus retenu. Une anecdote : récemment, à des commentaires qui vous avaient déçu (et je m’y suis reconnu), vous avez rétorqué un peu sèchement par un tableau de la vérité selon Aristote ; eh bien, j’en ai beaucoup appris et retiré finalement, reconnaissant les effets de « rhétorique » dans bien des discours. Et sans devoir lire tout Aristote !
Bonne continuation, avec moi comme abonné bientôt !
Chabian
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