Lorsqu’il y a exactement une semaine, le 23 octobre, une trentaine de députés Républicains ont occupé le local dans lequel devait déposer à huis-clos Laura Cooper, responsable au Pentagone de la politique américaine vis-à-vis de l’Ukraine, ils ne protestaient pas contre le fait que les Républicains seraient dans l’impossibilité de savoir ce qui se dirait car il y aurait eu dans la salle d’audience, comme toujours, moitié de Républicains, moitié de Démocrates. Non, ils faisaient écho à la plainte de Trump que comme le public ignore ce qui se dit dans ces huis-clos, il ne peut pas se défendre.
La justification des Démocrates était qu’il était essentiel que chaque témoin ignore ce que les précédents avaient dit, pour qu’il ou elle n’ajuste pas ses propos à ceux des autres. On était au stade de l’enquête, soulignaient-ils, le temps viendrait où les mêmes témoins seraient rappelés à la barre lors d’auditions publiques, par opposition aux « dépositions » ayant lieu lors de cette phase préliminaire d’enquête.
Les Démocrates ont annoncé que la phase publique s’ouvrirait le 14 novembre, et ont appelé à un vote demain jeudi 31 octobre officialisant le processus d‘impeachment. Les Républicains réclamaient à cors et à cris un tel vote, mais aussitôt qu’il a été connu, ils ont dénoncé ce qu’ils appellent le « scandale » du fait que ce vote n’ai pas eu lieu plus tôt et dont l’absence invaliderait les dépositions ayant déjà eu lieu. Or il y a là de leur part une interprétation fautive de la procédure d’impeachment : les premières dépositions visaient à établir s’il était justifié ou non de lancer la procédure. Les choses ont donc eu lieu dans le bon ordre. Et pour répondre aux préoccupations du Président, un document a été publié hier détaillant tous les droits qui lui seront reconnus aussitôt qu’aura débuté la procédure proprement dite, publique.
Le fait que des députés Républicains aussi bien que des Démocrates ont entendu ce qui s’était dit à huis-clos jusqu’ici explique leurs propos désormais discordants, reflet des doutes qui s’instillent chez eux, sinon sur la culpabilité ou non de Trump en tout cas quant au caractère avisé ou non, pour leur propre avenir politique, de persister à la nier.
La journée d’hier a ainsi mis en évidence les dissensions entre Républicains à propos du témoignage du Lt. Col. Alexander Vindman, membre du National Security Council, dont je vous ai parlé hier dans mon billet États-Unis : sale temps pour les patriotes… immigrés ! Si quelques députés ont abondé dans le sens de la presse d’extrême-droite, exprimant des doutes quant à la loyauté du Lieutenant-Colonel, des ténors du Parti républicain ont dénoncé la bassesse de ces attaques.
Ainsi, par exemple, Liz Cheney, fille de l’ancien Vice-Président Dick Cheney et N°3 du Parti républicain, qui a déclaré :
Nous devons montrer que nous valons mieux que cela en tant que nation. Leur patriotisme [de personnes comme le colonel Vindman], leur amour du pays, on parle ici d’anciens combattants ayant servi la nation, ayant mis leur vie en jeu, il est honteux de le mettre en question, nous ne devrions rien avoir à faire avec de tels procédés.
@Pascal (suite) Mon intérêt pour la renormalisation est venu de la lecture d’un début d’article d’Alain Connes*, où le « moi »…