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J’ai vécu en Californie de 1997 à 2009. Rien à voir avec Vannes (Morbihan) où le pire qui nous arrive (jusqu’ici – touchons du bois !) est un « sérieux coup de vent » qui couche des arbres, et coupe quelques routes (Danger : inondations !) quand la tempête se combine avec une marée haute d’un marnage inhabituel.
En Californie, il faut s’habituer à une nature plus hostile aux êtres humains : se faire à l’idée qu’être envoyé au plafond à 3 heures du mat’ par un sérieux jolt alors qu’on est dans les bras de Morphée, n’est rien dont il faille particulièrement s’inquiéter : « Nous sommes sur la faille de San Andreas, n’est-ce pas ? »
Il faut s’habituer à l’idée, dans une averse torrentielle, d’appuyer sur le champignon pour atteindre le 160 (km/heure) si l’on a la malchance de se trouver dans un canyon, pour courir à l’avant du flash flood (« crue éclair »).
Il faut se faire à l’idée que la police frappe avec insistance à votre porte pour vous dire que la colline où vous habitez a amorcé sa glissade vers l’océan.
Sur la photo que je mets ici, vous voyez (en bas à droite – les couleurs, c’est de la colorisation bidon) la maison où j’ai habité deux ans (Bluebird Canyon) à Laguna Beach, entreprenant – avec des copines – son périple (sans retour) vers le Pacifique.
Les feux, c’est pareil : il faut s’habituer à rouler sans s’inquiéter alors que les broussailles brûlent de part et d’autre de la route (flammes de 3 à 4m quand même). L’incendie à Laguna Beach en 1993 détruisit 441 maisons ; c’est le 7e feu en étendue dans l’histoire des États-Unis. Remède « écolo » : on a amené des chèvres pour brouter le maquis à flanc de coteau.
Mais tout ça n’est pas grand-chose par rapport à ce qui se passe depuis un an ou deux : la Californie méridionale déjà semi-désertique se désertifie complètement, les grands incendies comme celui de Paradise l’année dernière en Californie septentrionale, ou le Kincade en ce moment, sont au nord de San Francisco. Ils dévastent le vignoble californien (comtés de Sonoma et de Napa) et se rapprochent des grandes forêts de séquoias, dont on n’aurait jamais imaginé il y a quelques années qu’elles puissent jamais être menacées par un incendie.
On a cessé d’être dans le business as usual.
P.S. La vie à Malibu n’est donc pas nécessairement un « long fleuve tranquille ».
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