Ouvert aux commentaires.
Le 9 octobre, dans ma vidéo intitulée « La Maison-Blanche se rebiffe », j’écrivais entre autre ceci :
Dans un cas comme celui-là, d’une dérive de république bananière pour une grande démocratie, en général, le putschiste essaye de faire appel à l’armée. Malheureusement, dans ce cas-ci, l’armée est plutôt contre M. Trump parce qu’il est en train de remettre en question l’ensemble des alliances de type classique des États-Unis […] s’il devait y avoir un coup d’État militaire maintenant, ce serait plutôt contre M. Trump qu’en sa faveur.
Huit jours plus tard, le 17, il y a trois jours, paraissait dans le New York Times une tribune libre signée de l’amiral McRaven intitulée « Notre République fait l’objet d’une attaque par son Président ». Je vous en donne ici quelques larges extraits. J’ouvre la discussion à propos de ce qui est écrit là. J’apprécierais tout particulièrement que les militaires parmi mes lecteurs se joignent au débat pour nous dire ce qu’ils en pensent.
« Notre République fait l’objet d’une attaque par son Président », par William H. McRaven – The New York Times, Le 17 octobre 2019
(L’amiral McRaven est un ancien commandant du Special Operations Command des États-Unis).
La semaine dernière, j’ai assisté à deux manifestations mémorables qui m’ont rappelé pourquoi nous avons un tel souci de notre nation et pourquoi notre avenir est peut-être en péril.
Le première était une cérémonie de passation du commandement d’une unité de l’Armée de terre au cours de laquelle un général transmettait l’autorité à un autre. La seconde était un gala annuel pour l’Association de l’Office of Strategic Services (O.S.S.) […]
Ce qui m’a frappé, c’est le contraste frappant entre les mots et les manières de faire affirmés lors de ces manifestations – et les paroles et les conduites qui nous viennent de la Maison-Blanche. […]
À l’arrière-plan du sentiment d’espoir et de devoir tourné vers l’extérieur dont j’étais le témoin lors de ces deux événements, existait un courant sous-jacent de frustration, d’humiliation, de colère et de peur qui se réverbérait dans les rangs. L’Amérique en laquelle ils croyaient subissait une attaque, qui ne venait pas de l’extérieur, mais de l’intérieur.
Ces hommes et ces femmes, de toutes tendances politiques, sont les témoins des agressions dont sont victimes nos institutions : la communauté du renseignement et de la police, le département d’État [ministère des Affaires étrangères] et la presse. Ils ont vu nos dirigeants prêter main forte à des despotes et des hommes forts, préférant la version officielle de leur gouvernement à la nôtre. Ils nous ont vus abandonner nos alliés et ont entendu les cris de trahison qui s’élevaient du champ de bataille. Alors que j’assistais à la parade à Fort Bragg, un général quatre étoiles à la retraite m’a saisi le bras en le secouant et m’a crié : « Je n’aime pas les Démocrates, mais Trump détruit la République ! » […]
Si nos promesses ne veulent plus rien dire, comment nos alliés nous feraient-ils confiance ? Si nous n’avons plus foi dans les principes de notre nation, pourquoi les hommes et les femmes de notre nation serviraient-ils dans notre armée ? Et s’ils cessent de s’enrôler, qui nous protégera ? Si nous ne sommes pas les champions du bien et du juste, qui nous suivra ? Et si personne ne nous suit – où finira le monde ?
Le Président Trump semble croire que ces qualités sont insignifiantes ou trahissent de la faiblesse. Il a tort. […]
Si ce président ne comprend pas leur importance, si ce président ne fait pas preuve de la qualité de commandement nécessaire à l’Amérique, tant en métropole qu’à l’étranger, le temps est venu d’un nouvel occupant au Bureau ovale [à la Maison-Blanche] – qu’il soit Républicain, Démocrate ou indépendant – et le plus tôt sera le mieux. Le sort de notre République en dépend.
Laisser un commentaire