À propos de Il n’y a pas de génocide accidentel. Ouvert aux commentaires.
Il se trouve que ma vie fut « riche » de chocs sexuels divers :
Inceste maternel durant l’adolescence – le crime tabou, les femmes seraient parfaites ! au niveau psychique il me semble que c’est plus grave, plus de conséquence sur la construction de l’être ainsi atteint par l’être d’où l’on est sorti et qui est censé prendre soin de son corps au quotidien pour sa survie. À tout hasard je vous recommande un livre de témoignages sur le sujet : L’ultime tabou, de Anne Poiret, éditions Patrice Robin, 2006.
Viol par mon mari à 22 ans, d’où naquit mon fils, et qui me valut 10 ans d’anorexie mentale… qui je crois était la conséquence de ce rajout au 1er choc vécu.
50 ans : vie et passion avec un homme alcoolique qui faisait sa crise d’insultes une fois par semaine en général la nuit, de minuit à 4 heures du matin, pas de violence sur mon corps, quelques objets qui volaient et des portes qui claquaient ; il ne faut pas minimiser le pouvoir des insultes ; un jour j’ai appelé les gendarmes… ils m’ont emmenée à l’hôtel, laissant mon partenaire chez moi, car il s’agissait de ma maison ; mais on est bien avancé à l’hôtel ! il faut bien se rapatrier chez soi dans les jours suivants, où tout continue comme avant. Je dois dire que alcoolisme et anorexie sont de nature exactement inverse, je nous ai ressentis très vite comme les positif/négatif d’une même photo. L’attirance était donc très difficile à dépasser.
Tous ces faits ont été ignorés de ma famille. Impossible de dire à mon fils qu’il était le fruit d’un viol, impossible aussi de dire que j’ai subi des pulsions (répétitions de ce que j’avais subi au même âge) durant son adolescence et que je devais le fuir pour le protéger de moi-même et me protéger moi-même de ces pulsions épouvantables. Il croyait que je l’abandonnais.
Je me suis baignée dans la lecture de Freud et d’autres dès l’âge de 19 ans. Cela m’a aidée, mais était tout à fait insuffisant.
j’ai « oublié » l’inceste maternel des dizaines d’années, inceste et viol sont arrivés à ma conscience à l’occasion d’une analyse que je pus entreprendre à plus de 40 ans. Et encore, concernant l’inceste le mot pour le désigner m’est arrivé vers la soixantaine, en analyse je le décrivais sans le nommer. Le mot « inceste » désignant l’acte perpétré par le père, la mère en serait indemne. Il me fallut donc du temps pour comprendre que les deux actes sont de même nature et qu’il n’y a qu’un seul mot pour le dire : « inceste ».
Alors le mot « féminicide » est trop restreint car il se cantonne à la mort. Sinon je n’ai pas de proposition pour un mot, mais seulement une phrase « violences perpétrées sur le corps des femmes ».
Cependant il y a une évolution positive car en même temps on commence à questionner le patriarcat qui aurait quelques millions d’années. Par exemple en France les enfants reçoivent automatiquement le nom du pourvoyeur de spermatozoïde, le ventre d’où ils sortent compte pour du beurre.
Laisser un commentaire