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Greta Thunberg est une immense personne. Il arrive ainsi que dans l’Histoire de telles personnalités exceptionnelles surgissent, avec un charisme fédérateur, un courage indomptable.
Paul Jorion l’a déjà dit dans un billet :
« Il y a deux camps qui sont en train de se créer et ces deux camps, c’est clair : il y a ceux qui sont pour Greta Thunberg et il y a ceux qui sont contre, et ce sont des camps qui sont véritablement dressés l’un contre l’autre. Il y a d’un côté ceux qui disent du bien de Greta Thunberg, c’est-à-dire de la survie de l’espèce – appelons ça par son nom – et ceux qui en disent du mal et ceux-là, ce sont des ennemis de l’humanité, ce sont des gens qui ont toujours été pour l’obscurantisme, contre la pensée, contre l’humain ».
Greta est donc un marqueur qui au-delà des postures de tel ou tel montre à quel camp on appartient.
Dans une remarquable chronique Stéphane Foucart [Climat : les habits neufs du scepticisme, Le Monde du 31 août 2019] démontre comment les climatosceptiques ont dû battre en retraite. On a pu malheureusement le constater sur ce blog même, un dernier avatar de cette infamie s’opère par la négation de la cause anthropique du réchauffement. Souvent gens bien vertueux, bien-pensants « de gauche », diplômés ou non, se rendent involontairement complices de ces basses œuvres : en effet dire que l’humanité n’y est pour rien (et ce malgré toutes les preuves scientifiques) revient à dire qu’il suffit d’attendre le refroidissement inéluctable. C’est bien un défaitisme irresponsable relevant de la non-assistance à espèce en danger. Comme l’écrit S. Foucart dans son dernier livre sur la destruction des insectes : « Et le monde devint silencieux », cette démarche s’applique à la 6ème extinction car viennent d’apparaître des sceptiques sur sa cause anthropique, encore une fois stipendiés par l’agrochimie, pour empêcher toute action immédiate.
Mais pour en revenir à notre jeune héroïne, comme S. Foucart l’écrit : elle subit une « une campagne de dénigrement d’une violence inouïe ». Il cite des noms de gens qui rivalisent dans l’abjection de type raciste, contre une autiste :
« A peu près rien ne fut épargné à la jeune fille. « Quelle âme habite ce corps sans chair ? », s’interroge Michel Onfray. Elle « affiche son syndrome d’Asperger comme un titre de noblesse », persifle Pascal Bruckner. C’est pire encore pour Raphaël Enthoven, pour qui elle n’est « qu’une arnaque, qu’une image, qu’une enveloppe vide mandatée pour dire le Bien ». »
Mais on pourrait en ajouter d’autres tels MM. Laurent Alexandre ou Nicolas Sarkozy, ce dernier, politicien failli, inculte, poursuivi dans de multiples affaires (pour lesquelles il est supposé innocent, bien sûr), a fait rire une assemblée du Medef en ironisant sur la jeune Suédoise. Quel plus bel hommage que celui-là !
On a également eu droit à des commentaires minables, y compris ici sur ce blog éclairé, sur sa traversée de l’Atlantique. Mais est-il besoin d’y revenir ?
J’ai un profond respect pour tous les « handicapés psychiques », les autistes, Asperger ou pas, ou autres. Pouvoir s’enrichir à leur contact, partager des idées, des affects, des moments solidaires avec eux, est un grand privilège que ces mauvaises gens citées plus haut, unies dans leur détestation, leur mépris et leur bêtise arrogante, n’ont visiblement jamais eu. Dommage pour eux, ils y gagneraient en humanité, qui sait ?
Pour conclure, à voir la liste des ennemis de Greta ─ nos ennemis ! ─ on comprend désormais la force incroyable de son action, qui s’opère à un niveau mondial avec en premier, les jeunes générations. Deux aspects essentiels et porteurs d’espoir.
Merci Greta !
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