« Les saisons du plaisir » (1988) est un film où tout le monde, les jeunes, les vieux, les hétérosexuels, les homosexuels, les zoophiles, ne pense qu’à baiser, ce qui le rapproche du documentaire plutôt que du film de fiction où l’on rencontre en général ce qu’on appelle des « sentiments plus élevés ».
Ceci permet au spectateur transporté d’entendre dire des horreurs pendant 1h22m par Bernadette Laffont, Jean Poiret, Eva Darlan, Fanny Cottençon, Richard Bohringer, Sylvie Joly, Stéphane Audran, Bernard Menez, Judith Godrèche, Darry Cowl, Jean-Pierre Bacri, Jacqueline Maillan, Jean-Luc Bideau et Sophie Moyse puisqu’on est chez Mocky.
Résumé de l’action : alors que de nombreux invités sont réunis pour apprendre comment va être résolue une question économique épineuse : qui va hériter d’un empire de la parfumerie ayant permis à ses propriétaires (Charles Vanel et Denise Grey) de s’offrir un splendide château, chacun.e ne se préoccupe que d’une seule chose : « Je me taperais bien un.e tel.le ! ».
Le spectateur pourrait s’en tenir là, au message superficiel que véhicule le mot « gaudriole », il passerait cependant à côté de la leçon profonde qui se dégage de « Les saisons du plaisir » : ce ne sont pas les choses sérieuses qui décident, une fois les affaires réglées, de la place qui sera réservée à la chansonnette, c’est la chansonnette qui, une fois les affaires réglées, décide de la place qui sera réservée aux choses sérieuses.
P.S. Je découvre l’interview de Mocky après avoir rédigé mon billet, mais ce n’est pas grave : vous verrez, il me donne raison 😀
1) On peut utiliser des bombes nucléaires pour stériliser l’entrée d’abris souterrains (au sens galeries bien bouchées, comme au sens…