C’est une leçon de choses, en noir et blanc, avec de très beaux éclairages, sur par exemple quatre visages dans un ascenseur.
C’est l’histoire d’un couple, où il découvre lui au bout d’un an, ou de trois (ça dépend à quel moment on est du film), que ce n’est plus la même chose. Elle découvre elle, plus tard que, comme elle le dit alors : « Il y a toujours quelque chose d’autre, chez quelqu’un d’autre ».
C’est effectivement comme ça la vie.
Et comme on est chez Mocky, il y a bien d’autres choses encore. Comme deux garnements effrontés qui sont comme Zazie dans le métro, pour nous rappeler que les dialogues sont de Raymond Queneau. Comme Francis Blanche dans un rôle à la Francis Blanche. Comme des hommes qui pensent à Marilyn Monroe en faisant l’amour avec leur femme, et des femmes qui pensent à Marlon Brando en faisant l’amour avec leur mari. Comme la gaudriole toujours en arrière-plan. Comme des amants qui se déshabillent l’un l’autre comme on le fait chez soi mais pas au cinéma. Comme ce monsieur au béret alpin qui se couche par-dessus sa femme tous les soirs après avoir nettoyé la laitue et l’avoir pendue dans son panier au volet, dont le chien dort dans une cage à canari, et qui lui dit : « Blouson noir ! » quand il lève la patte sur un mur dans la cage d’escalier.
À Jean-Pierre Mocky, au jour de son enterrement.
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