Bruno Colmant et moi

En deux mots, la relation entre l’économiste belge Bruno Colmant et moi avait démarré sur un très mauvais pied : la presse belge nous avait posés face à face à la sortie de la crise des subprimes, moi représentant une interprétation d’extrême-gauche de nos problèmes financiers et des techniques financières, lui une position de droite dure (il était à l’époque à la tête des marchés boursiers belges).

Au fil des dix années écoulées, nous avons été opposés, nous avons croisé le fer, nous avons débattu, un livre a même été produit sur ce qui nous oppose, à l’initiative de Marc Lambrechts du quotidien L’Écho. Colmant ne m’a jamais convaincu de changer de point de vue sur un quelconque sujet mais je l’ai écouté avec une attention toujours croissante car, comme je le lui assurais dans un mail ce matin, chez lui : « connaissance encyclopédique, et jamais une erreur, ni de fait, ni d’interprétation ».

Être loué par des amis, c’est très sympathique et cela me fait toujours énormément plaisir (comme tout à l’heure sur un parking au Bono, cette voiture qui ralentit à ma hauteur et ce monsieur avec son épouse, qui baisse sa vitre pour me dire : « Merci M. Jorion ! Je regarde toutes vos vidéos ! »), mais c’est encore un tout autre type de reconnaissance, celle que l’on peut recevoir de ce que l’on appelle (à juste titre) un « adversaire idéologique ».

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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