Ouvert aux commentaires.
Votre post Si vous n’avez pas l’occasion de venir m’écouter à Fleurance samedi… est très juste. Il me semble évident qu’il est le reflet d’une personne qui a fait une psychanalyse. Pourquoi ? Parce qu’il montre qu’on peut parfaitement inverser cause et conséquence et donner un tout autre sens à ce qu’on considère comme un fait, et donc une info, etc. et au final un affect . Et donc une opinion / pulsion. L’inconscient est tout proche…
Mais pour dire tout cela, il faut impérativement avoir fait une analyse ou parfaitement en mesurer/connaître les effets – bons ou pervers : être en mesure d’interpréter différemment, verbalement notamment, en donnant un autre sens à ses affects.
Exemple : j’ai besoin d’un ennemi bien visible pour rassembler autour de moi mes électeurs, que je vais rassurer en leur montrant ce que je fais de bien visible (le Mur à la frontière mexicaine et le discours qui va avec) contre cet ennemi. Ce faisant, c’est à mon racisme que je donne un autre sens apparent : il y a péril d’invasion, etc.
Un psychiatre a écrit un jour – ça doit pouvoir se retrouver – un article fantastique sur la pédophilie et les prêtres catholiques. Il y expliquait ceci : beaucoup de religieux sont pédophiles ou homosexuels parce que ces personnes l’étaient dès le départ (ou étaient dans le doute, le tourment) et ont trouvé naturellement dans la religion un refuge où on ne les harcèlerait pas pour leurs penchants ou leurs doutes. Ce n’est donc pas la religion qui fait des pédophiles mais simplement que ces gens aux identités sexuelles « mal assumées » initialement (on rentrait assez jeune dans les ordres…) trouvaient la paix dans une religion qui s’intéresse davantage à la spiritualité et le « fond des gens » qu’à leur enveloppe charnelle. Dans le chaos médiatique de l’époque des scandales à répétition, cet article n’a pas eu d’écho à ma connaissance. Il n’était pas audible.
Ce que j’essaye de vous dire, c’est que l’indicible est tabou. Exemple : je suis raciste et je ne peux le reconnaître, donc j’invente un autre récit. Et plus un tabou est puissant (exemple : le refoulé américain de votre autre post, États-Unis : Une nation où le refoulé pèse des tonnes), plus il se partage très largement et « devient » une vérité partagée , une opinion, une croyance. Il est nourri.
Le moteur inavoué d’une fake news serait donc les tabous la servant. Le reste ne serait que mise en spectacle.
La baisse du niveau de démocratie favoriserait la polarisation des opinions construites sur les tabous ? Les peurs ou les croyances s’y accentuent par nécessité face aux incertitudes générées par la baisse de démocratie ? Pourquoi pas ? Un talent est nécessaire pour cela : le charisme, le pouvoir de fascination.
Vous allez parler de croyances et d’opinions polarisées dans un contexte de régression démocratique ? Fort bien. Cette position est audible pour ceux qui ont fait une analyse ou qui savent ce que c’est. Pour les autres, ça peut rester du blabla .
Laisser un commentaire