Dans la première audition, celle devant la commission du Congrès pour les affaires judiciaires, les Démocrates et les Républicains s’en sont tenus à leur script respectif : les premiers de citer des passages du rapport Mueller, et de demander à celui-ci de confirmer qu’ils ont bien lu, les Républicains, de tenter de délégitimer l’enquête de la commission Mueller.
Deux moments forts : quand le président Démocrate de la commission, Jerrold Nadler, demande à Mueller si Trump est exonéré par les conclusions de son rapport, comme Trump l’affirme, il répond « Non ». Plus sérieux sans doute car ce premier point était déjà connu, quand un député Républicain demande à Mueller s’il inculperait Trump à la fin de son mandat – ce député supposant sans doute qu’il dirait « Non », sans quoi il n’aurait certainement pas posé la question – Mueller répond « Oui ».
Les députés Républicains poussent systématiquement Mueller à commenter le rapport Steele. Or Mueller avait annoncé d’emblée qu’il n’en parlerait pas. À chaque fois, Mueller rappelle que les questions liées à ce rapport (Trump otage de la Russie car victime de pressions de type kompromat) sont l’objet d’une enquête toujours en cours. Il refuse de même de répondre à toute question relative à Roger Stone. Ce qui signifie – my tuppence – qu’il s’agit de questions de contre-espionnage.
Le Démocrate Greg Stanton oblige Mueller de confirmer que chacune des promotions de sa longue carrière a été due à un président Républicain : Reagan, Bush père et Bush fils.
Seconde partie : quand Adam Schiff, président Démocrate de la commission du renseignement du Congrès, lance la session en disant que le pire de tout cela c’est le degré de déloyauté envers la nation tout entière, Mueller essuie subrepticement une larme.
Schiff : l’enquête était-elle une « chasse aux sorcières » ? Mueller : « Non ».
Schiff : l’enquête était-elle une « canular » (hoax) ? Mueller : « Non ».
Mueller reconnaît que certaines des réponses que Trump, sous serment, a données aux questions qui lui ont été transmises par écrit (faute pour lui d’avoir accepté d’être interrogé oralement) étaient fausses – au regard d’autres informations dont il disposait.
Mueller reconnaît qu’une des raisons pour lesquelles il refuse de répondre à certaines des questions qui lui sont posées est qu’elles portent sur des sujets qui relèvent du contre-espionnage.
Quand Schiff demande à Mueller si l’assentiment de Trump et de son équipe envers la volonté de la Russie de fausser le résultat des élections américaines est condamnable (wrong), Mueller répond « Condamnable et criminel » (wrong and criminal).
Dans un échange final, Schiff et Mueller font comprendre le respect mutuel qu’ils se portent. Ils laissent entendre l’un et l’autre que la frustration ressentie devant des questions qui restent sans réponse est légitime mais due au fait qu’elles relèvent du contre-espionnage et non de la compétence de la commission Mueller, dont les travaux sont clos.
@Pascal (suite) Mon intérêt pour la renormalisation est venu de la lecture d’un début d’article d’Alain Connes*, où le « moi »…